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La Communauté des Communes Sud prend ses marques sur fond de contestation
·Seul candidat, M. Iriart a été réélu à la présidence, tandis que les élus d’opposition manifestaient
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Hier avait lieu à Hendaye la première séance de la Communauté des Communes Sud Pays Basque depuis les élections municipales de mars dernier. C’est avec en trame une forte contestation des élus d’opposition municipale (voir ci-contre) que la séance s’est tenue en présence de nombreux maires: Guy Poulou, maire de Ciboure, MmeBessonnard, de Saint-Pée, MmeDe Coral d’Urrugne, pour n’en citer que quelques-unes. Michèle Alliot-Marie avait délégué à sa place le maire de St-Jean-de-Luz, Peyco Duhart.
Michel Iriart, maire UMP de Biriatou et seul candidat à sa succession a été réélu, faute de candidat. Car c’est une Communauté à 95% UMP qui s’est réunie hier pour élire son président, des élections qualifiées par Filipe Arramendi, élu abertzale à Urrugne, "d’élections à la soviétique".
Bilan de la présidence
Michel Iriart a ouvert la séance en faisant un bilan de l’action passée de la Communauté. Il a souligné les "réalisations marquantes" de la structure intercommunale. Ainsi, aux Joncaux à Hendaye, la Communauté a acquis en 2006 un bâtiment de 10000m2 pour 1,4 ME sur lequel il n’y avait plus d’activité depuis des années. Celui-ci a été découpé en lots cédés pour le même prix à trois entreprises, dont deux envisageaient de quitter la commune hendayaise, pour un total de 120 emplois.
A Ascain, cité par le président comme un "exemple réussi de coopération" entre la Communauté et la commune, le trinquet Ramuntxo a été racheté pour 770euros. Huit logements sociaux vont être construits dans la partie hôtel, tandis que la commune a acquis la partie Trinquet. Autant "d’opérations blanches" d’après son président.
La Communauté a aussi acquis des bâtiments industriels à Urrugne, pour y construire son siège, pour un coût de 2,8 ME et pour y installer des "opérateurs industriels innovants".
Sur l’habitat, 600000euros ont été dégagés pour aider les communes à loger leurs administrés. Concernant la question de l’eau, une usine de traitement des eaux usagées va être mise en place pour les communes de St-Jean, Ciboure et Urrugne, une station d’épuration devrait être finalisée pour l’été 2009 à Laburenia pour un coût de 32millions d’euros. Une convention transfrontalière, la première du genre, permettra d’arrêter de rejeter les eaux usées de Biriatou ou des Joncaux dans la Bidassoa en amenant celles-ci vers la station de traitement de Fontarrabie, ce qui devrait, à terme, améliorer la qualité des eaux de baignade.
Le programme du candidat
Le président a ensuite présenté son programme de candidat à sa succession devant un parterre acquis à sa cause. Il est revenu sur la continuité des projets cités précédemment, soulignant que la question du traitement des eaux relevait d’une mise en demeure préfectorale de se mettre aux normes fixées par la loi. Michel Iriart veut arriver "à un prix unique de l’eau" sur son territoire et veut construire une nouvelle station d’épuration en partenariat avec le gouvernement Navarrais. Il a annoncé l’objectif de créer 5000 logements, dont 80% en résidence principale d’habitation. 20% seraient en accession sociale, 30% en logement HLM. On imagine, même s’il ne l’a pas précisé, que les 50% restant seront confiés au secteur privé. Sur les déplacements, le contournement de St-Jean-de-Luz et le "désenclavement de la Nivelle" reste à l’ordre du jour, ainsi que la gratuité du tronçon St Jean Nord/St-Jean Sud. Michel Iriart veut continuer les politiques culturelles de la structure en particulier en direction du jeune public ou avec Kultura Bidean. Il s’est engagé à développer l’usage de la langue basque dans les collectivités, le milieu économique et associatif. Le nouveau président veut aussi finaliser les études menées avec le Conseil général sur la petite enfance. 55 hectares de terrain pouvant servir de zones d’activités ont aussi été répertoriés.
Le président a ensuite été élu avec 35 voix pour et deux votes blancs puis le débat est passé à la mise en place des Commissions et à la désignation des délégués.
Qu’est-ce qu’une communauté de communes ?
La Communauté de communes exerce en lieu et place des communes membres un certain nombre de compétences. Elle est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) et a pour objet "d’associer les communes au sien d’un espace de solidarité, en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace". Les ECPI bénéficient d’une fiscalité propre grâce au versement de la taxe professionnelle, de la TPU, et des revenus de leurs biens immobiliers. Elles touchent aussi des subventions. La structure est administrée par un Conseil communautaire, dont les délégués sont élus par les conseils municipaux de chaque commune. Ses compétences obligatoires relèvent du développement économique, de l’aménagement de l’espace. Chaque communauté peut choisir une compétence parmi quatre ensembles touchant au logement, à l’environnement, à la culture et à l’enseignement. A partir du moment où les communes délèguent des compétences, elles ne peuvent plus les exercer.
Les élus d’opposition se demandent "où est la démocratie?"
C’est derrière une banderole "La moitié de la population non représentée. UMP nun da demokrazia?" que 22 élus d’opposition venus de tout le territoire couvert par la Communauté, dont une majorité d’élus abertzale, se sont rassemblés à l’ouverture de la séance.
"Sur 30000 électeurs, 15000 ne sont pas représentés" explique Beñat Elizondo, élu à Urrugne, qui, voyant passer un élu de la majorité urrunar lui lance "vous n’avez pas tenu parole", une allusion aux promesses de la nouvelle maire d’Urrugne, Odile De Coral, d’accorder de la place aux élus d’opposition. Le maire d’Hendaye, M. Sallaberry a tenu ses promesses, en confiant aux élus issus de la liste de Kotte Ecenarro, un poste de délégué.
"L’opposition est systématiquement écartée", souligne Filipe Arramendi, élu abertzale à Urrugne. "La logique démocratique exige des élections au suffrage universel. Si ce n’est pas le cas, que les communes permettent aux membres de l’opposition de siéger." Et de citer en exemple la décision de construction du siège à Urrugne prise sans concertation avec les élus de l’opposition urrunar. Les élus de St-Jean-de-Luz ont fait la même demande, rejetée par la majorité municipale. Ils dénoncent la politique de la structure "tournée vers le développement privilégié du tourisme, de l’accueil des retraités venus des territoires extérieurs, de la construction de résidences secondaires". "Il ne s’agit pas ici de majorité mais de suprématie d’un parti, l’UMP" concluent les élus.
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