Les consommateurs sont exigeants chez Biocoop
·La nouvelle boutique d’alimentation biologique de Bayonne répond à une demande de consommation nouvelle, citoyenne et curieuse
La nouvelle enseigne Biocoop qui a ouvert le 27 mars dernier à Saint-Esprit, à l’intersection du boulevard Alsace-Lorraine et de l’avenue Maréchal Juin, trouve rapidement sa clientèle. Les 255m2 de sa surface marchande, aérés, boisés, aux airs pastels de marché du coin ou d’épicerie fine, attirent une clientèle lassée des grandes surfaces et de la consommation de masse. "Y’en a marre de la grande distribution", "ici on sait ce que l’on mange", "c’est un acte citoyen, il faut cesser cette agriculture productive qui pourrit la planète"... A la caisse, les commentaires tournent tous autour de cette exigence d’authenticité et de produit naturel, qui n’a jamais été tant revendiquée que depuis le Grenelle de l’environnement.
Voilà le genre d’attitude dont ne peut que se réjouir la gérante, Karine Munaux. D’abord parce que le goût du bio est son fond de commerce, mais surtout parce que c’est un mode de vie qu’elle a elle-même adopté depuis plus de trente ans. "A cette époque, nous étions considérés comme des marginaux. Aujourd’hui, cela me fait plaisir de voir cette prise de conscience en faveur de l’agriculture bio: c’est une bonne chose pour la planète".
A tel point qu’elle encourage cette prise de conscience. Au milieu des 3000 produits référencés en boutique, certifiés sans OGM ni additifs alimentaires, on trouve aussi un rayon librairie. S’y disputent des ouvrages sur la cuisine aux algues, les pesticides ou les vertus de la protéine végétale. "On veut faire dans la pédagogie. Les gens qui viennent ici sont souvent curieux, ils veulent découvrir le bio, mais ne savent pas forcément où ils mettent les pieds" explique Karine Munaux, dont le père tient le magasin Biocoop d’Anglet.
La boutique concentre son offre sur l’alimentaire. Aux côtés d’un étal de fruits et légumes, on trouve une coupe de fromage, bientôt enrichie d’une charcuterie, mais aussi un service de distribution "en vrac" de fruits secs et céréales (boulgour, sarrasin, riz...). Le client se sert à la louche et paye au kilo. Le tout se stocke dans des sacs en papier recyclé imprimés d’encre à eau, écologie oblige.
Développer le bio en local
Outre le critère bio, commun aux 300 enseignes du réseau Biocoop en France, la boutique bayonnaise choisit également ses produits selon son origine. "Nous voulons favoriser la production locale" déclare la gérante Karine Munaux, qui espère ainsi aider au développement de l’agriculture biologique dans la région. Pour l’instant, cet effort se concentre sur certains des fruits et légumes (salades notamment), même si certains produits ne sauraient être cultivés en climat basque. Fromage, cidre, confiture, devraient bientôt arriver. Le geste est apprécié des clients, même si certains voudraient aller plus loin. "Au lieu d’ouvrir des magasins, il vaudrait mieux aider les petits producteurs" dit l’un d’eux. Ces clients ne sont pas des consommateurs comme les autres.
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