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Le JPB > Sports > Rugby 2008-04-12
La pression du résultat contre la pression du comportement
·Le Biarritz Olympique accueille aujourd’hui (17h30) son voisin de l’Aviron Bayonnais pour le traditionnel derby basque. Les deux équipes n’auront pas forcément les mêmes objectifs cet après-midi à Aguiléra

Eneritz ZABALETA

Cette fois c’est l’heure. Biarrots et Bayonnais ont évoqué tous deux le derby qui opposera les deux clubs du Pays Basque pour cette 17e journée de Top 14. Le derby basque opposant l’Aviron au Biarritz Olympique est là, et finalement, avant d’être un "championnat du Pays Basque", il ne sera qu’une des sept rencontres de cette journée de Top 14. D’ailleurs, Biarrots et Bayonnais ont préparé le match comme ce qu’il est, une nouvelle journée de Top 14, où, à dix journées de la fin, chaque club aborde la rencontre avec ses propres impératifs.

Le BO sait où il veut aller. De ce point de vue-là, force est de constater que les rouge et blanc et les bleu et blanc ne sont pas logés à la même enseigne. Les Biarrots ont besoin de la victoire. Ils jouent à domicile, et en ce qui concerne la lutte qu’ils livrent pour les demi-finales du Top 14, ils ont du retard (2 points) par rapport à Perpignan: "l’objectif est de gagner; avec le bonus" glisse Patrice Lagisquet. En effet, les Biarrots ne peuvent plus se permettre le luxe de laisser passer le moindre point, alors chaque point compte, y compris les bonus: "le décompte de points de bonus peut être crucial pour la qualification" admet Lagisquet. Certes, Biarritz ne veut pas "se focaliser sur le bonus" au risque de mettre la charrue avant les b¦ufs, comme le confirme l’entraîneur des rouge et blanc Jack Isaac. Toutefois, le BO sait clairement ce qui lui reste à faire pour se qualifier. Des victoires et des bonus. Et pour cela, il faut se libérer en attaque: "notre situation est comparable au buteur de football qui rate une grosse occasion et qui se met à douter. Même si à l’entraînement tout marche, on a besoin d’un déclic en match. Après, cela devrait aller", confie Lagisquet. "On a de bonnes intentions, maintenant il faut aller au bout" conclut Isaac.

Les Biarrots savent exactement ce qu’ils doivent faire. Pour autant, la sérénité a gagné le vestiaire rouge et blanc. Tout le monde est disposé à aller dans le même sens. "La semaine de vacances a fait du bien. Cela a permis de couper avec le rugby, et nous sommes prêts à entamer cette fin de saison" admet Jérôme Thion. La sérénité dégagée par les Biarrots lors de la conférence de presse ressemble à celle d’une équipe qui sait où elle va, et contraste avec la soupe à la grimace entrevue quelques semaines auparavant (à Albi, contre BriveŠ) propres d’une équipe en proie au doute. Biarritz s’est reconstruit face au Stade Toulousain, et les vacances ont régénéré tout le groupe.

Bayonne veut se rassurer

Si Biarritz paraît serein sur la tâche qu’il lui reste à accomplir, l’Aviron est en quête de cette même sérénité. D’une part, staff et joueurs bayonnais savent que le match d’Aguiléra sera très difficile à gagner et que les "vrais" matchs importants arriveront dans deux semaines avec les réceptions de Bourgoin et Montpellier, et le déplacement à Auch. D’autre part, l’incertitude régnant sur la composition du futur staff bayonnais a déstabilisé le club. Même si officiellement personne ne veut rien laisser transparaître, beaucoup de joueurs admettent à demi-mots que le flou artistique qui règne sur l’année prochaine n’est pas facile à gérer.

Du coup les ambitions, du moins en ce qui concerne le résultat, sont revues à la baisse: "nous n’allons pas à Biarritz avec la pression du résultat. Nous y allons avec la pression du comportement" lâche l’entraîneur bayonnais Xavier Péméja. Les Bayonnais sont conscients que Biarritz ne peut se permettre de "lâcher" le match, et surtout, les bleu et blanc savent qu’ils ont beaucoup de choses à travailler: "Nous essaierons de gommer les lacunes vues dernièrement. Si on arrive à toutes les gommer demain (aujourd’hui) nous ne serons pas loin de la gagne" ajoute Louis Massabeau. Pas faux. Reste donc aux Bayonnais à soigner leur conquête, notamment en touche, où la confrontation face à un des plus gros alignements du Top 14 promet d’être ardue. Les Bayonnais chercheront aussi à approfondir les pistes au niveau du projet de jeu, entrevues contre Paris. Du jeu en petites passes devant, et une volonté de jouer debout et de faire vivre le ballon au maximum. Bref, beaucoup de dynamisme et de technique.

Des retours et des absences

Du côté des absences, comme par hasard, l’infirmerie a tendance à se vider à Aguiléra au moment où les Biarrots ont commencé à se retrouver. Masi, Vahafolau, Harinordoquy et Cabannes signent leurs retours et ont été intégrés dans le groupe qui affrontera Bayonne. "Pour la première fois depuis longtemps, nous avons la possibilité de choisir" se réjouit Patrice Lagisquet. Reste cependant les cas de Dellape, Carizza, Balan et Willemsee à soigner pour que la situation ne soit vraiment parfaite. De plus, l’ouvreur argentin Marcello Bosch se plaint d’une cuisse et sera forfait aujourd’hui. Il sera remplacé par Julien Peyrelongue.

Côté bayonnais, l’infirmerie a plus tendance à se remplir dernièrement plutôt qu’autre chose, et elle peine à se vider définitivement. Ainsi, les retours de Haare et Linde ont été reportés à plus tard. Lafitte, incertain toute la semaine, a été jugé inapte, et sera donc forfait aujourd’hui. Enfin, les Bayonnais ont perdu Elhorga face à Paris, et n’ont toujours pas trouvé de joker médical pour suppléer Tilloles, blessé jusqu’à la fin de la saison. Les pépins physiques s’accumulent à Jean Dauger, et les solutions s’amenuisent dans tous les postes, forçant les entraîneurs à utiliser systématiquement certains joueurs tout le temps, au risque de tirer sur la corde, et de récolter de nouveaux blessés. Bref, la spirale est dangereuse.

Sur le papier, donc, les Biarrots semblent avoir toutes les cartes en main pour s’imposer face aux Bayonnais qui cherchent avant tout à se rassurer sur le jeu. Maintenant, un derby reste un derby, et sur un match personne ne peut préjuger de la physionomie d’un match, et encore moins du résultat final.

Derby Bera Bera-Getxo demain sur l’annexe du stade anoeta de Donostia

De l’autre côté de la Bidasoa, c’est aussi l’heure du derby ce week-end pour deux clubs de rugby basque. Le Bera Bera, club de Donostia, rencontre Getxo pour un quart de final de la Coupe du Roi. Coup d’envoi peu habituel en Pays Basque nord mais courant au sud, midi pile au stade de rugby situé derrière le stade de football, et accessoirement de rugby, Anoeta. Bera Bera et Getxo sont avec Ordizia les trois clubs basques qui officient en division d’Honneur du championnat espagnol, la catégorie la plus élevée. Aucune des trois équipes n’a réussi à remporter le titre de championnat cette année, en revanche elles se sont toutes trois maintenues dans cette division.


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