Immobilier: les professionnels parlent d´un essoufflement des prix
·En quatre ans, la hausse des prix s’est essoufflée. La FNAIM écarte cependant toute idée de baisse généralisée
La spéculation immobilière touche-t-elle à sa fin? Au premier trimestre de 2008 les prix dans l’ancien ont crû de 2,7% contre 15,4% en 2004. Parallèlement, les durées des transactions s’allongent, signe que les acquéreurs réfléchissent à deux fois avant d’acheter un bien. Les conditions de crédits sont par ailleurs toujours favorables aux emprunteurs. Une légère baisse des taux s’est effectivement produite au cours du premier trimestre.
Le Pays Basque Nord suit la tendance générale. Il faut tout de même encore compter 4 469 euros le mètre carré pour un appartement ancien à Biarritz et 3218 euros à Bayonne. A Mauléon, après une année 2007 très calme, 2008 redémarre doucement. On y acquiert une maison pour 1000 à 1200 euros le mètre carré. S’il y a des travaux, ce sera en dessous. Pour Beñat Etchebest, responsable d’agence à Mauléon, "les prix des biens à la vente sont stabilisés. Il y a encore beaucoup de biens à la vente parce que les vendeurs ont eu du mal à accepter de baisser leurs prix, fixés sur ceux, très élevés d’il y a deux ans"
Le marché des Anglais
Ces prix avaient notamment été impulsés par ce qu’il appelle "le marché des Anglais". Mais les Anglais partent. "Entretenir une maison en France devient pour eux de plus en plus cher" poursuit M. Etchebest. "L’euro est fort. De plus, ils parlent rarement français et encore moins basque. Très souvent, quand ils ont fini leurs travaux de rénovation, ils ne sont pas intégrés, et ils s’en vont. Les prix sur la côte sont en rapport avec le pouvoir d’achat des habitants. En Soule, le prix des biens à la vente doit rester proportionnel au pouvoir d’achat de la population locale. 1200 euros le mètre carré n’est pas forcément abordable pour les gens d’ici.
Sur la côte justement, Vincent Poulou, responsable d’agence à Saint-Jean-de-Luz, où il faudra débourser plus de 4000 euros le mètre carré, est plus mesuré : "On ne peut pas dire que les prix ici sont en rapport avec le pouvoir d’achat. Les gens qui sont déjà propriétaires d’un bien, qui sont déjà dans le circuit, n’auront pas grand mal à en acquérir un nouveau. A passer d’une maison à un appartement ou à acquérir un bien avec une pièce de plus. Par contre il est très difficile pour les primo-accédants, et notamment pour les jeunes couples, d’accéder à la propriété. Il faudrait pouvoir commencer le plus tôt possible. Le tout, c’est de mettre le pied à l’étrier." Il confirme lui aussi que les prix se tassent et que le marché est stabilisé. "Mais il y a encore un petit décalage entre vendeur et acheteur. Le vendeur a été roi pendant quelques années et on n’est pas encore dans un marché dans lequel c’est l’acheteur qui fait le prix." Au prix de quelques concessions, ils arrivent toujours à se rencontrer. Le marché de l’immobilier a encore de beaux jours devant lui.
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