Baigorri et Mihimena : In vino veritas
·Depuis Irulegi, la danse traditionnelle inspire et respire le frais et la jeunesse par le biais de son groupe Arrola
Dans le cadre de la semaine culturelle organisée par Basaizea, le groupe de danse traditionnelle Arrola de Baigorri présente ce week-end la création Mihimena, empreinte de l’histoire viticole de la vallée de Baigorri. Mettant en scène une centaine de participants, une dizaine "d’anciens" du groupe dont 6 vignerons ont souhaité faire le lien d’une part entre les générations de danseurs et d’autre part avec la tradition du vignoble et du travail ancestral de la vigne. Très vite, les danseurs se sont rendu compte du lien qui existait entre les danses et le travail de la vigne. Ne serait-ce que linguistiquement, quand on sait que le vignoble se dit Ardantza en euskara. Mais dans les instruments aussi, paniers, piochesŠ L’évidence était confirmée. Le groupe, alors au creux de la vague, se retrouvait au c¦ur de la vigne. Comme symbole fort ils ont choisi l’osier, le Mihimena, indispensable à la culture de la vigne sur les coteaux d’Irulegi.
Bonne pioche
Il fallait créer à partir du répertoire, Jean-Marie Crouspeyre, danseur et coordinateur du projet précise "on se sentait pas capable d’assumer seuls un répertoire de deux heures", et par le biais des Gaitero de Baigorri, ils ont pris contact avec Patxi Laborda, professeur de musique traditionnelle à Bilbo. Bonne pioche, Patxi les a beaucoup aidés à mettre sur pied -de vigne- la création.Depuis plus d’un an, les participants préparent trois tableaux. Le premier est réalisé à partir des instruments de la vigne. Avec Jose Cazaubon, le deuxième est plus Gudari et retranscrit le combat mené par les vignerons de la vallée contre les aléas de la météo mais aussi pour la reconnaissance de leur cépage qui souffre, à tort, d’un manque de notoriété. La troisième partie semble plus "simple", avec la mise en scène d’un Mahai Gaineko durant lequel Jean-Marie Crouspeyre espère "ne pas se casser le fémur en dansant sur un tonneau". Ce dernier se rend compte que "par le biais de la danse, beaucoup de gens se déplacent à la semaine culturelle de Basaizea. La danse est quelque chose de formidable. On arrive à faire passer des choses plus facilement. On veut s’ouvrir à un public plus large". Le groupe entend faire comprendre que la danse ne se résume pas à la pratique des Mutxiko et motiver les jeunes à continuer la danse au-delà de l’âge de 12 ans. Jean-Marie "reste sur sa faim" et se demande aujourd’hui "qu’est-ce que devient la danse ? Il faut taper sur un spectacle costaud sinon cela ne marche pas. La danse est un engagement sur la durée". Il en fait "sarment".
Collectif
Une douzaine de musiciens accompagnent le spectacle d’une heure et demie avec de la vidéo en permanence, car Kanaldude a gravé cette mémoire et la trame de l’histoire. Les costumes ont été réalisés par l’association d’insertion Lagun de Saint-Jean-Pied-de-Port. Arrola a fait un gros pari et engagé un énorme budget en louant les gradins de pastorale pour que les spectateurs puissent entièrement profiter du spectacle. Le groupe espère pouvoir le donner 4 à 5 fois et éventuellement dans de "meilleures conditions" sur la côte. "A bon entendeur Š" salue Jean-Marie. Pratiquement complet pour ce soir, il reste quelques places pour demain dimanche, à la fin de cette deuxième représentation sera proposée une dégustation par les producteurs car "autour du vin cela finit toujours bien". Mihimena Aujourd’hui samedi à 21h00 et demain dimanche à 17h00, au mur à gauche de Baigorri. Tarif 17 euros. Renseignements et réservations Basaizea Elkartea : 05 59 37 46 77 et www.eke.org/partaideak/blogak/mihimena
|