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Le JPB > L'opinion 2008-06-24
Pétrole : Requiem

Je pense que vous avez tous relevé la bonne nouvelle : le roi d’Arabie a promis à Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, envoyé par les huit pays les plus riches du monde (la horde des centaines de millions de culs terreux du tiers-monde à un euro de revenu par jour, ça ne fait pas le poids devant cette dizaine de supermen!) d’augmenter de 200.000 barils sa production quotidienne de pétrole. Voilà une bonne nouvelle pour les marchands de pétrole qui pourront compter sur la croissance des ventes, sans être contraints à baisser les prix. Et s’ils en étaient réduits à cette extrémité, la nouvelle n’en serait que plus mauvaise pour nous. Nous commencions à contrôler notre consommation d’essence. Nous recouvririons notre liberté. Mais, baisse des prix ou pas, de toute façon, augmenter la production, c’est augmenter la consommation et ces 200.000 barils de pétrole produiront leur poids de CO2.

On les entend encore de temps en temps parler de ce CO2 qui pollue l’air, change le climat et nous conduit tout droit vers une catastrophe écologique. On les croyait tous, ou à peu près, inquiets, convaincus qu’il fallait prendre des décisions courageuses avant qu’il ne soit trop tard. Car on en est là. Peut-être est-il déjà trop tard. Nul ne peut assurer le contraire.

Et voilà un virage à 180 degrés. Au lieu de diminuer comme promis la production de CO2, ils décident de l’inclure dans leurs prévisions de croissance, car la croissance tout court n’est pas possible sans croissance de la consommation d’énergie.

Et comment renoncer à la croissance tout court, quand elle est la base, le fondement de toute leur économie : en dessous de 2% c’est la crise. Nos brain-trusts de l’économie et de la politique ne peuvent vivre sans croissance, ne peuvent concevoir de vie sans elle. Et même en dessous de 2%, même à 0,5%, la croissance est croissance. Elle demande la croissance de la consommation d’énergie, la croissance de la pollution.

En décidant de jeter chaque jour 200.000 barils de merde de plus dans l’atmosphère, ils persistent dans leur décision de nous tuer tous, quitte à mourir avec nous. A moins qu’ils n’aient programmé pour eux-mêmes quelque fusée vers Mars. Sans doute nos apprentis sorciers ignorent-ils que cette planète-là est déjà dans l’état où ils vont mettre la nôtre. Morte. Requiem.

Xipri ARBELBIDE



Langues régionales, Noirs d’Amérique du Nord : même combat

Si un jour le Canada devait réduire le français sur son territoire à une langue régionale ayant le même statut et les mêmes droits que le catalan, le basque, le breton... sur le territoire français, nous entendrions les plaintes des hommes d'État et de l’Académie sur la place parisienne, défendre, en se prévalant des droits de l'Homme, une langue parlée par moins de 5% de la population nord-américaine. Mais ni le Canada, ni la Suisse, ni le Luxembourg ne seront la France, et c'est tant mieux. Qu’ils se gardent bien d’un universalisme qui ne se déclinerait que dans un ethnocentrisme exclusif qu’il soit français ou autre. Pour le moment, la France prêche à l'extérieur, au niveau international, ce qu'elle refuse à ses propres citoyens en niant toute politique linguistique respectueuse des diversités régionales. Il y a encore des Bastilles à faire tomber... Les langues régionales sont encore dans la situation des Noirs de l’Amérique du Nord, qui voulaient dans les années 50 monter dans les bus des Blancs en Alabama ou ailleurs.

L’apartheid avait ses lois, mais l’esprit des hommes l’a emporté sur les barrières de l’égoïsme et des grincheux des camps retranchés. Nos langues monteront dans les bus de respectabilité, de l’officialité et de l’usage. Nous y travaillons chaque jour.

Depuis la semaine dernière, tous les lycéens de Première du pays planchaient sur leur bac de français. L’occasion de se souvenir, comme le rappelle la Dordogne libre, de cette tache sur le CV du ministre de l’Éducation nationale: en 1982, il est professeur au lycée Laure-Gatet de Périgueux et membre de la commission académique qui choisit les sujets du baccalauréat de Français. Comme chaque enseignant chargé de proposer un sujet, il signe une attestation de confidentialité, en s’engageant à ce qu’il soit inédit et qu’il n’ait pas été travaillé par ses élèves. Il fait pourtant réviser à sa classe, à quelques jours de l’épreuve, un sujet quasiment identique à celui qu’il a proposé. Après l’examen surgissent des rumeurs de fuite et le recteur de l’académie de Bordeaux, convaincu de l’existence de fraudes, annule l’épreuve pour toute la ville de Périgueux, ordonne une enquête administrative et dépose plainte contre X. Ladite enquête désigne Xavier Darcos comme l’auteur de ces "fuites" et il est jugé le 30 mai 1983 devant le tribunal de grande instance de la ville. Il sera finalement relaxé, au motif qu’il ne pouvait être sûr que sa proposition allait sortir, les sujets étant choisis dans plusieurs listes. Mais il a tout de même violé l’engagement de confidentialité et 670 candidats bacheliers pétrocoriens* ont, par sa faute, dû repasser l’épreuve.

Après André Santini, secrétaire d’État auprès du ministre du Budget, chargé de la Fonction publique, mis en examen pour "prise illégale d’intérêt", "faux" et "détournement de fonds publics", dans l’affaire du projet (avorté) de création d’un musée d’art contemporain à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), la ville dont il est député-maire, après Bernard Laporte, secrétaire d’Etat chargé des Sports sous le coup d’enquêtes fiscales pour "présomptions de détournements d’actifs, dissimulations de recettes d’établissements, majoration artificielle des charges, double comptabilité, travail au noir", et contre qui une plainte a été déposée pour "favoritisme" et "tentative d’extorsion" (toutes affaires en passe d’être soigneusement étouffées, ainsi que l’explique Marianne), voilà un troisième membre du gouvernement qui fait mentir la phrase prononcée par Sarkozy pendant la campagne électorale: "L’autorité et le respect, c’est de notre côté. La fraude et le soutien à la délinquance, c’est de l’autre côté". Les délinquants au pouvoir, plutôt!

* habitants de Périgueux


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