Le bac professionnel a commencé hier pour les 503 élèves issus des lycées basques
·Les épreuves ont lieu sous fond de polémique, autour d’une réforme, qui a suscité de nombreuses manifestations
Après les "généralistes" la semaine dernière, les candidats au bac professionnel ont attaqué leurs épreuves hier matin. En Pays Basque, 9 centres d’examen regroupent les quelque 503 candidats issus de la douzaine de lycées professionnels basques.
Le bac professionnel représente 20% des 615 000 candidats de l’Hexagone. Au Pays Basque, sur les 2 029 élèves passant leur scolarité en Iparralde, les filières professionnelles rassemblent 24,8% des candidats. Ces 503 élèves se répartissent sur 26 spécialités. Les plus courues sont les filières commerce (57 candidats au lycée Paul Bert à Bayonne) et Service de proximité et vie locale (Sainte Anne à Anglet). Mais certains établissements proposent également des spécialités très pointues comme la branche Bio-industries de transformation (5 candidats au LPPSaint Joseph à Hasparren) ou Maintenance des véhicules automobiles option motocycles (27 élèves au lycée Champo de Mauléon).
Réforme
De par sa diversité et sa vocation à former plus spécifiquement les jeunes à un métier, le bac professionnel connaît une certaine popularité. Ses titulaires sont d’ailleurs moins touchés par le chômage que les détenteurs d’un bac général, qui n’est en général qu’un sésame pour poursuivre des études supérieures.
Mais la filière professionnelle aura été plus particulièrement sur le devant de la scène cette année.La volonté du gouvernement de réformer ce secteur a suscité le mécontentement de nombreux syndicats et étudiants, qui ont manifesté à plus d’une reprise dans la rue.
Le point essentiel de la réforme portée par le ministre de l’Education Nationale Xavier Darcos est l’obtention du bac "pro" en trois ans. Aujourd’hui, il faut quatre ans d’études, avec l’obtention au bout de deux ans d’un Brevet d’études professionnelles (BEP) pour se présenter au bac, soit un an de plus que les autres filières.
Elitiste
L’objectif annoncé par Xavier Darcos est d’amener plus d’élèves au bac, alors qu’actuellement seul un élève sur trois est bachelier. Autre objectif : diversifier le bac pro. Cette année, quatre nouvelles formations ont été créées (environnement nucléaire, ouvrages du bâtiment, technicien aérostructure et technicien du froid), portant à 64 le nombre de spécialités.
Mais ces changements sont loin de faire l’unanimité. L’Unsa voyait dans le raccourcissement du parcours une réforme élitiste, qui pénaliserait les élèves en difficulté. En revanche, le syndicat majoritaire, Snetaa-EL, d’abord hostile, a finalement signé le protocole d’accord, fin mai. En retour, le gouvernement a accepté quelques compromis sur certains points de discorde : le BEP est maintenu et pourra être délivré en fin de première professionnelle. Quant au parcours en quatre ans, il sera toujours possible dans certains cas, par exemple les titulaires du CAP qui pourront passer une première pro.
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