Louis XIV va swinguer sur Rythmes en Luz
·Malgré une certaine difficulté à s'imposer dans le calendrier jazz, le festival luzien aura lieu du 17 au 20 juillet
Joana IRIGARAI
Qu'il est dur de se frayer une
place dans la dense programmation des festivals de jazz de l'été. D'autant plus
entre ses voisins basques de la grande Ruée au jazz bayonnaise (ce week-end) et
le colosse Jazzaldia de Donosti (43e édition du 22 au 27 juillet).
Mais
les organisateurs ont foi en leur “Rythmes en Luz” qui envahira la cité corsaire
pour la 5e année consécutive en ce “début de saison”. Cinq ans, c'est bien peu
pour ancrer un festival dans un calendrier, mais chaque année “la fréquentation
va crescendo, il y a un potentiel dans le bassin de population” affirme Gérard
Cuenca, président du festival..
Le festival cherche à se démarquer de
ses homologues sans rivaliser, en puisant même dans leurs ressources artistiques
et en rassurant le public. “On avait choisi le nom Rythmes en Luz parce que
parfois le mot Jazz fait peur au grand public et nous ne voulons pas attirer
seulement les connaisseurs qui se déplacent par ailleurs à Bayonne, Donosti ou
Bilbo” précise le président du festival.
En prenant le prétexte de
l'anniversaire et dans cette optique de démocratisation Roger-Paul
Despessailles, organisateur, propose “d'offrir les 10 concerts sur la place
Louis XIV et présenter un programme plus diversifié”.
Programmation
Question programme, Rythmes en Luz
cherche à faire découvrir de jeunes talents de la région (au sens large de
l'Aquitaine et jusqu'en Navarre) sans forcément faire appel à des têtes
d'affiche. Il s'agit là d'une grande part de volonté mais aussi d'une réalité
logistique à laquelle il faut faire face. “Même quand les artistes passent dans
le cadre d'une tournée, cela nous demande des budgets que nous n'avons pas, nous
préférons faire place à quelque chose de plus simple” affirme l'organisateur. Et
question logistique, Evelyne Renoux, adjointe luzienne à la culture rassure :
“l'année prochaine, le théâtre de la nature pourra accueillir le festival” (Cf.
encadré) et le festival continuera de s'implanter dans la programmation
culturelle “qui reste quand même très traditionnelle” constate Gérard
Cuenca.
Parmi ces jeunes talents, on pourra découvrir le groupe navarrais
Gregorio de Luxe composé notamment de quatre choristes pour une musique à la
sauce des Blues Brothers ou le trio de Lydie Expérience qui revisite le
répertoire de Jimi Hendrix.
Sorte de Tambours du Bronx à la sauce
antillaise, le clou du festival aura lieu le dimanche soir avec l'ensemble de 60
musiciens du Winner Steel Band, tout droit arrivé avec leurs bidons xylophonés
de l'île de Trinidad.
En guise de mise en bouche et les organisateurs ne
souhaitant pas faire simplement un festival de musique mais bien un rendez-vous
du genre “aux sources du jazz”, le cinéma luzien s'associe à l'événement en
organisant une projection du film Retour à Gorée sur le périple musical de
Youssou N'Dour sur les pas des anciens esclaves noirs.
Le théâtre de la Nature reprend vie
A l'occasion de la présentation du festival Rythmes en Luz, en mal de scène permanente pour les spectacles, l'adjointe à la culture de Saint-Jean-de-Luz, Evelyne Renoux a annoncé le projet de couvrir la scène du théâtre de la Nature durant les mois de la pleine saison dès l'année prochaine. "C'était dommage d'avoir un lieu aussi idéal et de ne pas pouvoir l'utiliser par crainte des intempéries". Non que le public ou les artistes soient en sucre mais bien que les normes de sécurité aient changé et le matériel évolué. "Avant nous pouvions faire des spectacles sans trop de problème maintenant nous sommes limités par la sécurité et les troupes ne veulent plus venir. Nous n'avons pas de salle de spectacle alors nous allons la créer dans ce lieu que les gens aiment tant".
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