Ah, l’été et son lot de festivals ! A peine fini le démontage de Euskal Herri Zuzenean auquel les bénévoles de la Ruée au Jazz ont prêté main-forte, les jeunes et dynamiques instigateurs de la Ruée au Jazz se remettent à pied d’¦uvre pour faire vivre à Bayonne "le jazz pour toutes et tous". Car c’est bien là la devise de ce festival populaire à la politique tarifaire adaptée aux portefeuilles en crise de pouvoir d’achat.
Les organisateurs ont beau être jeunes ils ne sont pas moins conscients que la qualité de la programmation est essentielle pour la pérennité du festival. C’est donc en toute connaissance de cause qu’ils recherchent, épaulés par leur marraine Mina Agossi (Cf. JPB du 5 juillet), les meilleurs artistes à inviter.
Ahmad Jamal : le monstre aux deux mains droites
Dans la catégorie "pointure", la jeunesse bayonnaise a convié un vétéran du jazz, "le papy" comme ils l’appellent : Ahmad Jamal. De son nom de naissance Frederick Russell Jones avant une conversion à l’islam, Ahmad est un pianiste et un compositeur de jazz américain né en1930. Sa carrière a débuté très tôt puisqu’il est professionnel depuis l’âge de 11 ans.
Peu considéré par les critiques dans sa jeunesse, malgré (ou à cause d') un réel engouement public, il connaît aujourd'hui la situation inverse: peu connu du grand public, il jouit d'une réputation considérable de la part des acteurs de la scène jazz actuelle, qui n'ont de cesse de l'affubler des plus respectueux surnoms: "L’architecte", "Le prophète", "Ahmad le magnifique", "Le prestidigitateur du piano", "Le maître" ou "Le monstre aux deux mains droites".
N'ayant plus rien à prouver après plus de cinquante années de carrière, il demeure l'un des derniers témoins encore en activité de l'ère des géants du jazz. Il est sans doute le leader de trio du jazz moderne, un de ceux sans qui Miles Davis et McCoy Tyner ne seraient pas ce qu’ils sont ou ont été.
Le trio était l’élément de Ahmad qui dit avoir "essayé chaque combinaison imaginable, mais le trio est ce qu'il y a de plus exigeant. Il est très difficile d'obtenir un son orchestral d'un trio, mais nous y parvenons parce que je pense de façon orchestrale. Le trio m'offre beaucoup d'espace. Je peux jouer solo, en duo avec le bassiste ou bien avec la batterie. Mon défi est de jouer au plus haut niveau. Je cherche à créer un état qui fasse du sens, musicalement parlant".
C’est donc un somptueux cadeau que font les organisateurs de la Ruée au Jazz au public en accueillant "ce monstre".
Ú Ahmad Jamal.
Samedi 12 juillet à 20h30 à la Maison des Associations de Bayonne.. Tarifs : 10 et 15 euros.
www.larueeaujazz.com