Un drame semblable au 1er RPIMa de Bayonne
Une semaine après la fusillade de Carcassonne, le père d'un jeune militaire domicilié à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), devenu hémiplégique en 1995 après avoir été atteint par balles réelles au cours d'un entraînement à Bayonne, a fait part lundi de son émotion.
"A Carcassonne ça recommence, après 13 ans. L'armée nous avait promis que cela ne recommencerait pas, qu'il n'y aurait plus ces problèmes de balles réelles. Je tiens à témoigner de l'émotion que nous avons ressentie lorsque nous avons appris cette nouvelle", a déclaré Jean-Paul Guevel.
Son fils, Christophe, âgé de 18 ans à l'époque des faits, était engagé depuis six mois au 1er régiment parachutiste d'infanterie de Marine (RPIMA) à Bayonne, l'une des unités dépendant du commandement des opérations spéciales.
Citadelle de Bayonne
"Il participait à un exercice d'entraînement de prise d'otages à la citadelle de Bayonne, lorsqu'il a été atteint par des balles réelles au lieu de balles à blanc", a-t-il dénoncé au micro de France Bleu Pays de Savoie qui dévoile l'affaire lundi.
L'exercice s'est déroulé le 6 novembre 1995 en préparation d'une démonstration prévue devant une délégation indonésienne. "Il n'y aurait jamais dû y avoir de cible vivante dans cet exercice, ni de balles réelles. Christophe avait été placé dans une cabane sans aucune protection, ni gilet pare-balles, ni casque et le commando ignorait sa présence. Les forces spéciales devaient libérer un otage, mais il a reçu une balle dans la tête et une autre au poumon" a précisé le père.
Handicapé à vie
"Notre fils est handicapé à vie, paralysé, après de graves lésions et trois opérations au cerveau", raconte-t-il. Dix-sept personnes, dont plusieurs enfants, ont été blessées le 29 juin à Carcassonne lors d'une démonstration du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) lorsqu'un sergent a utilisé des balles réelles à la place des balles à blanc prévues.
De son côté, le Sirpa Terre, tout en exprimant sa compassion pour la famille Guevel, a estimé que les deux événements ne pouvaient être "mis sur le même plan". "Bayonne était un exercice de tir programmé sur un stand militaire, Carcassonne était une démonstration en présence du public", a souligné le lieutenant-colonel Pascal Le Testu, du Sirpa Terre.
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