Ligue des champions - 4e journée
Le fol espoir et la peur du vide
·Le XV de France affronte aujourd’hui l’équipe d’Australie pour son deuxième et dernier test-match en espérant faire mieux que samedi dernier
Le XV de France, qui clôt sa saison aujourd’hui à Brisbane par le second test-match de sa tournée contre l’Australie, oscille entre l’espoir d’un sursaut d’honneur et la crainte d’un nouveau revers dans la lignée de la première manche perdue samedi dernier.Avant le premier test, l’entraîneur français, Marc Lièvremont, confessait qu’il n’était pas "pressé d’y être", conscient de la difficulté d’affronter une robuste équipe australienne en étant privé de nombreux cadres. Mais une semaine après la défaite (13-34), qualifiée de "frustrante", l’humeur semble plus maussade. Les raisons ? Une nette supériorité australienne, traduite par quatre essais encaissés contre un seul rendu. Et ce sentiment diffus que l’encourageante dernière demi-heure française, où ils mirent enfin la main sur le ballon après avoir subi pendant cinquante minutes, était davantage due à un relâchement des Australiens, qui savaient leur victoire acquise. "C’est le dernier match de la saison, on n’a pas envie de finir la tournée sur des regrets, quels qu’ils soient, a prévenu Lièvremont. Cela a toujours été un exploit pour la France de venir battre une équipe du Sud. On a le sentiment que malgré tout, même après cette défaite assez large, il y a beaucoup de raisons d’être satisfait."
13 sélections à l’arrière
Pour ce second test, les entraîneurs français ont profondément remanié leur équipe. Les 26 joueurs présents en terre australe auront du temps de jeu. Damien Traille, pourtant le plus capé de la bande, a été écarté après une prestation décevante.Sept changements ont été apportés au XV de départ. François Trinh-Duc, essayé au centre, revient à l’ouverture, le pilier Pierre Correia et le centre Maxime Mermoz connaîtront leur baptême du feu international. Et les lignes arrière ne comptent que treize sélections pour sept joueurs, dont six pour le seul Trinh-Duc. Le public australien, lui, a la tête tournée vers le Tri-Nations, pour lequel les trente Wallabies retenus seront connus lundi. Mais Robbie Deans, l’entraîneur néo-zélandais de l’Australie, tient à respecter l’ordre du parcours. "Ceci est un test-match, et c’est la seule chose qui compte, a-t-il averti. Tous les joueurs concernés voudront le bonifier. Lundi sera un autre jour". Deans n’en a pas moins ménagé l’ailier Lote Tuqiri et le 3e ligne Wycliff Palu, légèrement blessés samedi dernier. Et il doit aussi se passer de son 2e ligne Nathan Sharpe, blessé à l’aine. Mais le technicien demeure prudent.
"Des passionnés"
"Les Français sont des passionnés, a observé Deans, qui a joué dans l’Hexagone dans les années 1980. Ils vont jouer avec une passion absolue. Il n’y aura pas de ressemblance avec ce qui s’est produit auparavant. Ce sera un test-match, un grand test-match." Le capitaine Stirling Mortlock insiste sur l’inévitable réaction d’orgueil française: "nous avons le sentiment que les Français n’auront rien à perdre et tenteront de nous dominer physiquement. Le défi pour nous est donc de soutenir cette intensité et de nous saisir des opportunités qui se présenteront à nous."Le XV de France mettra un point d’honneur à lui donner raison. Sauvé, samedi dernier, de la plus large défaite de son histoire contre les Wallabies par un essai de sa révélation, Alexis Palisson, il nourrit encore le fol espoir d’une première victoire en Australie depuis 1990.
Les équipes :
France : Thiéry - Palisson, Mermoz, Lacroix, Janin - (o) Trinh-Duc, Tillous-Borde - Ouedraogo, Harinordoquy, Mat. Lièvremont - Nallet (cap), Chabal - Boyoud, Bruno, Correia. Remplaçants : Kayser, Lecouls, Picamoles, Caballero, Yachvili, Boyet, Peyras.Australie : Ashley-Cooper - Hynes, Mortlock (cap), Barnes, Turner - (o) Giteau, (m) Burgess - Waugh, Hoiles, Elsom - Mumm, Horwill - Baxter, Moore, Robinson. Remplaçants : Freier, Alexander, McMeniman, Smith, Cordingley, Cross, Shepherd.
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