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Le Tour part dans l’inconnu
·Deux des trois derniers vainqueurs absents, des stars laissées de côté, le Tour 2008 compte sur les jeunes, les anciens, dans l’ombre par le passé, et un tracé d’attaquant pour perpétuer sa légende
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Le Tour de France se cherche un nouveau roi en l’absence du vainqueur sortant, Alberto Contador. Outre l’Espagnol, elles seront nombreuses les stars du cyclisme à briller par leur absence dans ce Tour 2008. "Les meilleurs" sacrifiés, pour des histoires toujours aussi sombres comme le cyclisme semble en avoir le secret, la Grande Boucle se cherche et joue avec sa notoriété. Certains se réjouissent du grand ménage, d’autres le regrettent et ne voient plus le Tour comme la plus grande des courses. Cinq favoris se dégagent en 2008, Damiano Cunego, Cadel Evans, Denis Menchov, Andy Schleck et Alejandro Valverde. C’est sur eux que compte le Tour pour montrer que la légende est toujours vivante. Tous souhaitent aussi retrouver le panache des Euskaltel affiché l’an dernier. Une équipe orange qui peut jouer les trouble-fête, avec à sa tête Haimar Zubeldia, l’homme de toutes les campagnes d’Euskaltel.Concernant les absents, à tout seigneur tout honneur, l’Espagnol Alberto Contador, vainqueur du Tour de France 2007 et du récent Giro, fait défaut au peloton de la Grande Boucle. Contador paye son transfert à l’intersaison dans une équipe (Astana) qui n’a pas été retenue cette année par les organisateurs du Tour à cause des scandales de dopage qui l’ont affectée par le passé, avant la prise en main de ce groupe par l’ancien responsable de la formation de Lance Armstrong (Bruyneel). Du coup, ce sont deux des trois premiers du Tour 2007 qui se retrouvent à l’écart de cette édition. Outre Contador, appelé sans doute à revenir en lice à l’horizon 2009 sauf mauvaise surprise entre-temps, l’Américain Levi Leipheimer, troisième l’année passée, est également évincé, tout comme l’Allemand Andreas Klöden, l’un des rescapés du sulfureux passé de l’équipe T-Mobile (2e en 2004 et en 2006). Les derniers champions du monde sont également absents. Le Belge Tom Boonen (2005), qui avait ramené à Paris le maillot vert du classement par points l’année dernière, par suite de la décision des organisateurs du Tour choqués par son récent contrôle positif à la cocaïne. L’Italien Paolo Bettini (2006 et 2007), par choix personnel afin de privilégier les futurs rendez-vous des JO de Pékin et du Championnat du monde de Varèse (Italie). En plus de la cohorte de coureurs italiens dont les équipes, classées en deuxième division et surtout concernées par le Giro, n’ont pas été invitées (Di Luca, Simoni, Sella, etc.), les autres absences notables sont dues aux blessures (Bennati, Gerdemann), suspensions (Petacchi) ou choix des équipes (Dekker, Rogers).
Un parcours pour attaquants
Pour pallier ces défections, les organisateurs comptent sur l’éclosion de nouveaux talents ou l’émergence d’anciens, dans l’ombre par le passé, pour donner de l’intérêt à la course. Ils ont aussi concocté un tracé fait de nouveautés. Privé de son habituel prologue, le Tour de France joue l’effet de surprise, de son introduction en Bretagne à partir d’aujourd’hui à Brest jusqu’à sa dernière semaine menant à l’arrivée le 27 juillet à Paris. En rupture avec une tradition remontant à 1967, le directeur du Tour Christian Prudhomme a supprimé le prologue pour le remplacer par une étape en ligne avec une arrivée en côte.Au bilan, quatre arrivées au sommet (Super-Besse, Hautacam, Prato Nevoso, Alpe d’Huez) et une part raisonnable accordée aux contre-la-montre. L’équilibre entre grimpeurs et rouleurs est respecté mais Christian Prudhomme a surtout voulu tracer un parcours favorable à l’offensive, à une course belle, vivante, emballante. Le directeur du Tour a résumé son souhait d’une phrase: "Le parcours est fait pour ceux qui osent."
Huit Tours de France avec Euskaltel
Haimar Zubeldia et le manager M. Madariaga sont les seuls survivants des 8 Tours auxquels l’équipe Euskaltel-Euskadi à participer depuis 2001. Le leader d’Ursubil fait partie intégrante de l’histoire de l’équipe sur les routes de l’hexagone. Haimar Zubeldia aura connu en huit ans avec en point d’orgue le sourire en 2003 et les larmes en 2004. "Le meilleur, c’est en 2003 lorsque j’étais en tête dans le Tourmalet avec Armstrong, Ulrich et Mayo", confie Haimar. Un Tour lors duquel il connaîtra d’ailleurs son meilleur classement final: 5e devant Mayo 6e. Le pire souvenir, "c’est en 2004 lorsque j’ai dû abandonner sur blessure."2001 L’étape de Laiseka Si une photo devait résumer à elle seule l’histoire d’une équipe, pour Euskaltel se serait sans aucun doute celle de la victoire historique de Roberto Laiseka à Luz-Ardiden. Cependant lors de cette édition 2001, l’équipe basque a connu les mésaventures des équipes débutantes et inexpérimentées sur les routes du Tour. Lors de la 4e étape sur le chemin de Verdun, l’US Postal et la Once se sont alliés avec le vent et provoquèrent une grosse cassure dans le peloton. Résultat, 80 coureurs arrivèrent avec 18 minutes d’avance sur le second groupe. Seul rescapé des oranges Iñigo Chaurreau. Le Pasaitar resta ensuite avec les meilleurs et termina à la 12e place du classement général. 2002, la déception David Etxebarria cru un temps au triomphe lorsqu’il s’échappa avec Millar. Mais à Bezier, l’Ecossais termine devant le Basque. Ce sera le seul coup d’éclat des Euskaltel dans un Tour 2002 décevant. Haimar Zubeldia, 4e du Dauphiné libéré cette année-là, fut le meilleur de l’équipe au général du Tour avec la 29e place. 2003, l’année des oranges Si le Tour 2002 fut orange fade, celui du centenaire de l’épreuve en 2003 fut d’une orange écarlate, avec Zubeldia 5e à Paris juste devant son coéquipier Ivan Mayo, 6e, et vainqueur de l’étape prestigieuse de l’Alpe d’Huez. Les deux coureurs furent les témoins privilégiés du duel le plus équilibré entre Armstrong et Ulrich, avec Beloki qui chuta sur la route de Gap. Dès le prologue, Zubeldia annonça la couleur et seuls les spécialistes du genre Mc Gee et Millar finirent devant. 2004, la flamme éteinte Après une édition 2003 fantastique et la démonstration de Mayo dans le Dauphiné Libéré, l’euphorie régnait chez Euskaltel au départ du Tour 2004. Mais lorsque dès la 3e étape Mayo chute et arrive avec 3:53 mn de retard en compagnie de ses équipiers dont Zubeldia l’équipe rentre dans le rang. Haimar abandonna dans les Pyrénées, Mayo quelques jours plus tard. Camaño fut le meilleur classé à Paris, 26e. 2005, a peine mieux que 2004 Sans égaler la débâcle de l’année passée, l’équipe basque n’a pas vraiment brillé en 2005. Mayo termine 60e sur les Champs Elysés et Zubeldia 15e. Egoi Martinez, Camaño et Isasi furent les plus en vue de ce Tour pour Euskaltel. 2006, Zubeldia s’affirme Ivan Mayo semblait cette année-là revenir à son meilleur niveau après un bon Dauphiné, mais il se cogna à nouveau sur le mur du Tour. Il abandonna le deuxième jour de la montagne au Pla de Beret. Zubeldia termina 9e au général, et 8e après la disqualification de Landis. 2007, retour à la lumière Enfin une année à nouveau de couleur orange. Sans gagner, l’équipe Euskaltel a mis en évidence ses qualités de combattantes et montra beaucoup de panache. Zubeldia et Astarloza terminent 5e et 9e à Paris. Ruben Pérez et Txurruka, qui fut élu le plus combatif, ont été tous deux ceux qui ont fait le plus de kilomètres en tant qu’échappés. Landaluze, le Poulidor basque, fut battu par Gerdemann au Grand-Bornand. "Nous avions définitivement retrouvé les sensations de 2003. Toute l’équipe était bien et l’on était plus agressif, toujours devant et avec les leaders de la course", déclara Zubeldia.
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