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Le JPB > Sujet à la une 2008-07-05
Quand l’inflation galope, l’économie s’étouffe
·L’inflation est au plus haut depuis 1995, et les coûts des crédits au sud du Pays Basque atteignent des sommets

Partout au Pays Basque, comme partout en Europe d’ailleurs, le même constat s’impose. Les prix augmentent. L’inflation a atteint des sommets qui n’étaient pas franchis depuis plus de 15 ans. Ainsi, au Pays Basque sud, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 5% comparé à l’année dernière. En France, l’inflation s’est établie à 3,7% au mois de juin, par rapport à juin2007.

Les prix sont au plus haut au nord comme au sud du Pays Basque, ce qui n’est pas sans poser de problèmes. En ajoutant à ces données, le chiffre européen de l’inflation, qui a atteint 4% au mois de juin2008, l’ère de la vie chère s’est installée. Face à cela, le pouvoir d’achat commence à pâtir sérieusement, et plus surprenant, au sud les ménages se voient de plus en plus étranglés pour faire face aux intérêts de leurs crédits immobiliers.

Le problème du pouvoir d’achat

Première conséquence de la hausse des prix: il faut désormais acheter moins de biens qu’auparavant avec les mêmes salaires. En effet, les prix des biens de consommations augmentent, mais les salaires stagnent. D’où la baisse du pouvoir d’achat ressentie par tous. Les signes de cette baisse se multiplient dernièrement: baisse de l’achat de véhicules neufs au sud (-26% en juin dernier par rapport à juin2007), baisse des départs en vacances, ou encore décotes jusqu’à 50% dès les débuts des soldes qui montrent des stocks importants chez les vendeursŠ

Le problème du pouvoir d’achat devient de plus en plus évident, en prenant en compte que les salaires ont stagné sur la même période. Ainsi, au Pays Basque nord, comme dans tout l’Etat français, les salaires se sont maintenus grosso modo depuis ses six dernières années. Que ce soit au niveau du secteur public que du privé, la hausse des salaires est une des principales revendications syndicales.

Le coût des crédits étouffant

Si les conséquences sur le pouvoir d’achat de la forte inflation peuvent sembler évidentes, le Pays Basque sud subit aussi de plein fouet les effets de celle-ci sur les crédits immobiliers. En effet, le coût des crédits est le principal instrument utilisé par la banque Centrale Européenne (BCE) pour contrecarrer l’inflation.

Ainsi, les crédits sont à l’origine de la création de monnaie. C’est cette création qui fait perdre de la valeur à une monnaie, et donc pousse l’inflation. La BCE, qui a pour objectif de limiter l’inflation à un taux de 2%, joue sur les taux d’intérêts, c’est-à-dire sur le coût des crédits, pour inciter à contracter moins de crédit. C’est pour cette raison que jeudi dernier, la BCE a remonté son principal taux directeur de 4 à 4,25%

Or, dans l’Etat espagnol, et au Pays Basque sud, les intérêts des crédits immobiliers, sont pour la grande majorité, à taux variables. Les banques répercutent ainsi la hausse des taux d’intérêts sur les crédits de leurs clients. Le taux d’intérêt du marché interbancaire EURIBOR, qui évolue au gré des variations des taux directeurs, et qui sert de référence pour fixer les taux d’intérêts des crédits au sud a grimpé déjà jusqu’à 5,361%, son plus haut taux depuis sa création en 1999.

Du coup, les mensualités de la majorité des propriétaires, qui se sont endettés alors que l’EURIBOR tournait aux alentours des 2,5%, ont progressé de plus de 50% pour certains. D’autant plus que la majorité de ces prêts ont été contractés récemment (ces 10 dernières années) et sur des périodes très longues (30, 40 et jusqu’à 50 ans). Or, c’est en début de la période de remboursement que les intérêts sont remboursés aux banques.

La situation des familles au sud devient donc de plus en plus critique, et avec la hausse des prix des biens de consommation courante, un scénario à l’américaine, où de plus en plus de ménages ne pourraient plus rembourser leur prêt, se rapproche. Une situation qui serait catastrophique, étant donné que le marché de l’immobilier, qui avait été gonflé par une bulle spéculative, est en train de s’essouffler, et que les prix des logements anciens, et même du neuf depuis mai dernier, sont à la baisse. La vente du logement pourrait donc ne pas être suffisante pour couvrir les emprunts immobiliers, et la peur des saisies massives de biens, qui touchent les Etats-Unis actuellement se fait de plus en plus présente au Pays Basque sud.



La BCE dans le collimateur des Etats
La décision jeudi dernier de la Banque Centrale Européenne (BCE) d’élever ses principaux taux directeurs a soulevé de vives critiques de la part d’associations de consommateurs, ou de certains Etats-membres, comme l’Etat espagnol. Face à la hausse des prix qui s’est opérée sur toute la zone euro (4 % en juin 2008), la BCE a décidé d’élever le coût de l’argent, dans le but de limiter l’inflation.

Indépendance de la BCE

Or, les Etats-membres n’ont pas digéré la décision annoncée par Jean-Claude Trichet, le président de la BCE. En effet, la hausse des taux d’intérêt constitue un frein à la croissance, en sanctionnant les portefeuilles des ménages endettés (lire ci-contre). Ainsi, les Etats français, allemands et espagnols ont critiqué hier la décision de la BCE.

Jean-Claude Trichet a eu une réponse cinglante à ses critiques: "la BCE est un organisme indépendant et a sous sa responsabilité 320 millions d’Européens. Nous faisons ce qui nous semble le plus opportun".

Les critiques à la politique monétaire de la BCE, d’inspiration libérale, se sont multipliées ces dernières années. Certains chefs d’Etat, comme le président Sarkozy, ont même remis en cause lŒindépendance de la BCE.

Ces critiques vont à l’encontre de la volonté des mêmes Etats-membres lors de la création de la BCE et de la définition de ses missions. Ainsi, en se basant sur les idées libérales, l’indépendance de la BCE a été décidée lors du traité de Maastricht. Sa seule mission est d’assurer la stabilité des prix, indépendamment de la conjoncture économique.

Aux Etats-Unis, la FED assure aussi la stabilité des prix, mais peut mettre entre parenthèses cet objectif pour favoriser, par sa politique monétaire, la croissance, assurant sur ce point une politique monétaire moins libérale qu’en Europe.


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