Appel à la solidarité des prévenus de KAKO
·Suite à la condamnation de six syndicalistes d'ELB à des amendes, une campagne de collectes de fonds est lancée
Le 13 mars dernier, le Tribunal de Bayonne prononçait son jugement concernant l’affaire Kako où cinq paysans et une salariée agricole étaient poursuivis pour des faits de violence, lors d’un rassemblement devant la SAFER à Saint-Palais. Les condamnations vont de 500 euros d’amende à 4350 euros de dommages et intérêts. Au total, les prévenus qui ont décidé de collectiviser le montant des amendes et des indemnisations doivent verser près de 8000 euros. Un appel aux dons est lancé afin de couvrir ces frais.Mizel Dunate, l’un des six prévenus, dénonce le caractère disproportionné des peines prononcées et la tentative de criminalisation du mouvement de soutien au fermier Frédéric Larragnaga : "notre objectif premier reste l’installation de Fred et Jasmine à Kako", déclare-t-il.
Rappel des faits
Le 17 janvier dernier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant la SAFER, à Saint-Palais, à l’appel d’ELB et du GFA Lurra (Groupement foncier agricole). Ce rassemblement visait à soutenir l’installation d’un couple d’agriculteurs sur la ferme Kako, à Ainharp, où ils produisent du lait depuis deux ans. L’avis du comité technique SAFER visant à leur expulsion au profit d’un autre couple d’agriculteurs, soutenus par la FDESA, a provoqué l’indignation des manifestants. Après quelques altercations avec les forces de l’ordre, six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. "Cet avis d’expulsion a provoqué un sentiment de révolte chez les manifestants, raconte Mizel Dunate. Il s’en est suivi des échauffourées avec les gendarmes mais cela n’a pas été aussi violent que l’on a voulu le faire croire". En dépit de plusieurs témoignages à décharge et de l’absence de preuves, les accusations de violence contre les forces de l’ordre, de vol et de dégradation ont toutes été retenues par le tribunal.Outre les amendes et les dommages et intérêts, trois des prévenus ont été condamnés à du sursis. "Nous avons souhaité une défense sur le fond et non sur les faits : nous avons expliqué l’objectif et la justification de cette manifestation, mais le Tribunal n’en a pas tenu compte. Ces accusations disproportionnées par rapport aux faits ont porté un coup à notre moral et à notre amour-propre", reconnaît le syndicaliste. Les prévenus n’ont pas choisi de faire appel, préférant se consacrer à l’installation de Frédéric Larragnaga et de sa compagne. "Depuis le début de l’affaire Kako, la solidarité a été très importante de la part de paysans, d’élus et de simples citoyens qui se sont rassemblés à plusieurs reprises pour dénoncer la répression et la criminalisation de notre action syndicale. Nous faisons de nouveau appel à eux pour cette collecte qui va nous permettre de payer les coûts du procès, mais aussi de continuer notre lutte pour Kako", conclut Mizel Dunate.
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