Iberdrola se prépare à résister à une OPA annoncée de toute part
Le président de la société électrique basque Iberdrola, Ignacio Sanchez Galan, recherche des investisseurs locaux pour renforcer l’actionnariat et consolider ainsi le capital de la compagnie face à une OPA qui s’annonce sur tous les fronts. En effet, cela fait des mois, des années même, que le géant du bâtiment espagnol ACS, dirigé par l’ancien président du Real Madrid Florentino Pérez, souhaite contrôler l’électricien basé à Bilbao. D’ailleurs, ACSpossède déjà 12,3% du capital, dont 7,7% de façon directe.
Le quotidien financier espagnol El Economista a rapporté hier que le groupe d’énergie français EDF, allié avec ACS, serait intéressé par une participation de 30% dans Iberdrola. ACS entendrait porter sa part à 30% en complètant la fusion avec un autre électricien, Union Fenosa, dont il détient 45,3%.
El Economista, qui cite des sources françaises non identifiées, affirme que l’augmentation de participation aura lieu après les élections législatives du 9 mars en Espagne. "Rien n’est encore décidé", a précisé à Paris un porte-parole d’EDF. "Il existe une quantité de schémas possibles", a-t-il ajouté.
"Dix-huit mois"
EDF a fait part à plusieurs reprises de son intérêt de principe pour le marché espagnol. Le groupe s’était étonné le 29 janvier "de la multiplication des rumeurs dans un contexte de marché très volatil". Lundi, le patron du groupe, Pierre Gadonneix, avait déclaré dans Le Figaro son intérêt par l’électricien basque ajoutant que l’opération pouvait se prolonger dans le temps. "Le dossier Endesa [premier groupe électrique espagnol] a duré deux ans, alors on peut parfaitement tabler sur dix-huit mois pour Iberdrola". À moins que d’autres acteurs ne décident d’entrer dans la course. Selon le quotidien espagnol Cinco Dias, l’allemand EON aurait lui aussi manifesté un certain intérêt pour Iberdrola et envisagerait de prendre des parts dans l’électricien basque.
ACS a pour sa part affirmé qu’aucun accord n’a été à ce jour passé avec le groupe français, contrôlé à plus de 80% par l’Etat français. Cela dit, le premier actionnaire du groupe a reconnu hier qu’il existait des contacts avec plusieurs sociétés notamment avec le groupe français EDF. Carlos March, président de la banque March, détient la société financière Alba, qui est le premier actionnaire avec environ 20% d’ACS. Carlos March a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il existait des "conversations ouvertes avec EDF et d’autres protagonistes du système électrique espagnol et international". Parmi ceux-ci figurent "Gas Natural, RWE, EON et Repsol".
Le gouvernement espagnol a pour sa part montré une certaine inquiétude quant à un éventuel démembrement d’Iberdrola, qui surviendrait un an après l’achat d’Endesa au profit de l’italien Enel et du groupe de BTP Acciona, après près de deux ans d’un feuilleton économique, judiciaire et diplomatique.
À Bilbao, alors qu’il y a une semaine, en référence à une OPA franco-espagnole Ignacio Sanchez Galan avait déclaré que "si le prix est très attrayant, nous verrons", tout en précisant par ailleurs que "nous trouverons quelqu’un d’autre ou nous ferons en sorte de maximiser la valeur de la société", hier la presse économique madrilène affirmait qu’Iberdrola tentait de convaincre des investisseurs locaux de l’aider à bloquer une éventuelle offre de rachat par EDF-ACS.
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