Signé Rodrigo Garcia
Arrojad mis cenizas sobre Mickey spectacle de la compagnie madrilène "la carniceria teatro" n’a pas laissé le public de la salle Lauga indifférent vendredi soir. Les cris fusent et les commentaires jaillissent quand d’autres quittent précipitamment la salle (personnes trop sensibles?). Une invitation à contempler la société du spectacle qui n’est pas du goût de tout le monde.
Un spectacle déjanté qui semble vouloir nous interpeller sur la société de consommation dans laquelle nous consumons notre vie. Consommer pour exister, acheter nos petits bouts de vie, dans un monde où tout se ressemble. Accéder à notre vie aseptisée dans la plus grande confusion des genres. Et c’est cette confusion qui permet l’occultation, acculer à notre simple solitude, nous sommes toujours prisonniers du désir et du besoin. Et enfin acheter quelque chose pour exister. Mais voilà pour tout ça il nous faut un kit "société du spectacle mode d’emploi". De l’abolition de la violence à la réorientation de la violence pour qui se veut pragmatique, à la question du soin des apparences à apprendre dès la petite enfance jusqu’à l’urgence de repenser le langage on passe par plusieurs invitations à méditer. Du spectacle, en veux-tu en voilà. Un début tout feu tout flamme, de la contorsion philosophique dans des bains de boue, et les deux acteurs et l’actrice se retrouvent nu-es, enduits de miel et badigeonnés de pain de mie. Cette société qui nous colle à la peau et qui est réduite le temps d’un soir, d’un spectacle en tranches. Tranches de vie, expériences de rat de laboratoire, les ami-es de la S.P.A. vont crier au scandale, c’est vrai qu’on se noie un peu avec ce petit rat dans son aquarium retransmis en écran géant dans une jolie lumière rouge et verte. Y’a un peu de tout dans ce spectacle, à boire et à manger, un peu de nous aussi. Une photo de famille, la tienne, la mienne. Une voiture. Et de la boue et encore de la boue. On s’embourbe un peu et à vrai dire on ne sait pas trop que penser. On ne sait même pas si on a aimé ou pas. Dans ce torrent de paroles, quelques-unes s’accrochent et nous accompagnent après le spectacle : "sans sursauts, une vie n’est pas digne d’être vécue" ou encore "rares sont les moments ou on a vraiment besoin d’aide, pensons-y".
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