Les organisateurs du premier salon agricole du Pays Basque ont trouvé un parrain de poids pour cette première édition. Edgar Pisani, ancien ministre de l’agriculture, a accepté de soutenir l’initiative de Euskal Herriko Laborantza Ganbara. L’ancien responsable politique ne pourra finalement pas être présent physiquement mais un entretien entre lui et Michel Berhocoirigoin, président de Laborantza Ganbara, sera diffusé lors du débat sur l’agriculture dont la société a besoin (samedi à 15h).

Né à Tunis en 1918, Edgar Pisani est ouvrier agricole en Périgord durant la Seconde guerre mondiale avant que son employeur paysan ne le pousse à faire usage de sa valeur intellectuelle. Il devient rapidement le plus jeune sous-préfet de France en 1944. Il exercera comme ministre de l’agriculture durant cinq ans puis comme ministre de l’équipement et du logement sous De Gaulle. Il sera ensuite chargé de la Nouvelle Calédonie sous le gouvernement Fabius en 1985. Il a également présidé l’Institut du monde arabe de 1988 à 1995. Aujourd’hui, il participe à un groupe de réflexion sur une nouvelle politique agricole, proche de la Confédération paysanne.

"Sa façon de concevoir l’agriculture a permis la modernisation et l’amélioration des conditions de travail en agriculture. Mais cette politique a aussi eu ses effets pervers et Pisani le dit lui-même. Il sait se remettre en question. A 88 ans, c’est un homme encore très actif et très lucide", a avancé Maryse Cachenaut hier.

Entré à gauche par la droite, Edgar Pisani affirme dans l’entretien que Lurrama va diffuser que "c’est de l’agriculture qu’[il] a le plus appris". L’ancien ministre qui est venu deux fois en Pays Basque à titre officiel s’est "frappé par l’enracinement des hommes à leur terre".

"Le Pays Basque est un pays où la diversité des paysages est maintenue, la diversité des productions est recherchée et la qualité demeure une priorité", exprime-t-il. Des paroles élogieuses qui vont dans le sens de ce que les organisateurs veulent mettre en avant. Ils n’auront d’ailleurs de cesse de promouvoir ces idées à travers les débats et les différentes manifestations, culinaires en particulier, qui se succéderont jusqu’à dimanche. Les animations de Lurrama occuperont la Maison des Associations (site de Glain) tandis que l’exposition des animaux de ferme sera abritée par un chapiteau à l’extérieur.

Au total, 530 personnes participeront bénévolement à l’organisation de l’événement, parmi elles de nombreux musiciens et chanteurs. Comme Lurrama se veut un lieu d’échange entre le monde paysan et le monde urbain, les forces vives qui contribueront à faire vivre les quatre journées seront elles aussi issues à la fois du monde agricole et des villes du Labourd.

En plus des débats et des animations, une place particulière sera accordée aux enfants avec des ateliers pédagogiques sur l’agriculture et l’alimentation.

Pour la foire gourmande, des plats qui défient les papilles
Le menu est défini. Les noms de plats qui s’alignent laissent penseur. Tout comme la liste de chefs qui contribuera à garnir les assiettes des près de 700 convives qui s’installeront à la Maison des associations dimanche, dernier jour de Lurrama.

Pour 25 euros (les billets disponibles à Elkar Bayonne, Kukuxka St-Jean-Pied-de-Port et Herri Ekoizpenak Mauléon, se vendent très rapidement ont averti les organisateurs), on choisira une entrée, un plat et un dessert. S’ajouteront le fromage, trois vins d’Iroulegi, café et patxaran. Les noms des divers plats mettent déjà les papilles à l’épreuve. Terrine de b¦uf en gelée aux cerises d’Itxassou au vinaigre, concoctée par Firmin et Philippe Arrambide (les Pyrénées, St-Jean-Pied-de-Port), Parmentier de truite de Banca aux piments doux et Jambon de Bayonne du Biarrot Gaby Biscay (consultant international en cuisine), Millefeuille de piperade d’Alain Darroze (La Garburada Rose, Bayonne) figurent parmi les sept entrées entre lesquelles les convives pourront choisir. Agneau aux herbes, magret aux pêches, blanquette de veau ou poulet en cocotte fourré à la citrouille sont quatre parmi les sept plats principaux. Gâteau aux pommes, gâteau basque à la crème ou à la cerise, précédé de fromage de brebis AOC Ossau Iraty compléteront le menu.

Tous les produits seront issus de l’agriculture locale (les agriculteurs avaient défini une liste qui a ensuite été proposée aux cuisiniers). Le repas se déroulera sous la forme d’un buffet, les chefs étant présents derrière leur plat pour l’expliquer.

Pour ceux qui n’auront pas de billets, pintxo et sandwichs seront en vente.