"Optimisme prudent" de M.RodriguezZapatero sur le processus de paix
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a réaffirmé hier son "optimisme prudent" quant à l’évolution du processus de paix basque. Lors d’un entretien accordé à la radio privée Cadena Ser, proche des socialistes, le président espagnol a écarté toute remise en cause du processus, malgré l’inquiétude suscitée par le vol d’armes lundi dernier près de Nîmes attribué à l’ETA. "Je conserve un optimisme prudent", a déclaré M. Zapatero, tout en précisant que "le gouvernement vérifiera avec la plus grande rigueur la volonté de mettre fin à la violence" de l’organisation armée basque.
Si l’ETA a voulu "se servir de ce fait grave comme d’une sorte d’élément de pression, elle se trompe radicalement", a rajouté le chef de l’exécutif espagnol. En s’adressant aux responsables du parti de l’opposition, qui l’accusent d’avoir "trahi les morts", le leader socialiste a souhaité rappeler que depuis le cessez-le-feu de l’ETA, il n’a franchi qu’"un seul pas", en annonçant le 29 juin au Parlement espagnol la volonté de son gouvernement d’entamer un dialogue avec l’organisation armée "pour parvenir à la fin définitive de la violence au Pays Basque".
"Chaque pas que je ferai en rapport avec le processus de paix sera un pas sûr", a tenu à rassurer M.Zapatero, alors que le PP a haussé le ton, exigeant du gouvernement qu’il mette fin à tout dialogue. En ce sens, M. Zapatero a évoqué la rencontre d’il y a huit ans avec son prédécesseur, José María Aznar lorsque ce dernier a ouvert des négociations avec l’ETA. "Je lui avais donné mon soutien total, sans conditions", a évoqué M. Zapatero. "Je lui avais fait savoir que je serais très heureux de voir le gouvernement espagnol mettre fin à la violence alors que j’étais chef de l’opposition".
Instrument politique
Par ailleurs, Batasuna a accusé le PP de vouloir torpiller le processus, pour faire perdre les élections législatives de 2008 au chef socialiste. "Certains font le calcul qu’en 2008, (...) la seule façon de gagner les élections législatives contre Zapatero" c’est que "le processus se brise", a estimé Joseba Alvarez dans une interview accordée à Radio Euskadi, la radio publique basque.
"Certains secteurs souhaitent même une reprise des actions armées", a assuré le responsable des relations internationales de Batasuna.
Interrogé sur le vol spectaculaire de 350 armes près de Nîmes, Joseba Alvarez a estimé que si la responsabilité de l’ETA se confirmait, cela illustrerait la "situation grave" que traverse le processus. Batasuna répète depuis des semaines que le processus basque est "en crise" et plaide en faveur de la mise en place "urgente" de la table des partis politiques.
Dans le même sens, les écolocommunistes d’IU-Ezker Batuaont insisté sur leur proposition: la mise en place d’une commission préparatoire de cette table multipartite.
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