Saisi par la Commission particulière du débat public sur le Projet ferroviaire Bordeaux-Hendaye, le Conseil économique et social régional d’Aquitaine (CESR) s’est exprimé pour la réalisation de voies nouvelles. Les membres du CESR ont considéré trois problématiques distinctes sur le parcours, compte tenu des contextes géographiques: la sortie de Bordeaux, la traversée des Landes et le franchissement de la conurbation sud des Landes-Côte basque. Et pour les trois, le scénario 3 a été la préférence du CESR, même si aux trois solutions présentées par RFF, les membres du bureau ont rajouté un quatrième scénario, celui du seul aménagement et renforcement des deux voies de la ligne existante entre Bordeaux et Hendaye.Concernant le passage du TGV par le Pays Basque, la majorité des membres du bureau du CESR ont écarté cette quatrième solution "la moins performante au regard du report modal". Ils ont également rejeté le scénario 1, qualifié d’"irréaliste". Le conseil économique et social affirme que l’inscription de deux voies supplémentaires "en pleine agglomération" est "quasiment inconcevable tant en termes de coût de réalisation de l’infrastructure, que de nuisances pour un nombre très élevé de riverains, et ceci pour la rentabilité socio-économique la plus basse, compte tenu des très faibles gains de temps des parcours obtenus sur la ligne pour le trafic voyageur". Le scénario 2-3, c’est-à-dire la réalisation d’une nouvelle ligne ferrée, "est à l’évidence la solution technique la plus performante", selon la CESR qui ajoute qu’il "reste à trouver un tracé qui comptera sans-doute, comme au Pays Basque espagnol, de nombreux tunnels pour passer en lisière de l’agglomération dans une zone nettement moins dense que la précédente, mais déjà occupée par un habitat dispersé".
Au rendez-vous du ŒY Basque’
Le CESR demande que "le contournement de l’agglomération sud des LandesCôte basque par une ligne mixte prolongeant le nouveau réseau espagnol" soit mis à l’étude en priorité, d’autant plus que ces études "peuvent bénéficier de financements européens significatifs pour une réalisation permettant d’être au rendez-vous du ŒY basque’, dès la mise en service de ce dernier".Le Conseil économique et social estime en même temps prioritaire de "réaliser, au plus tôt sur la ligne actuelle, les travaux nécessaires pour améliorer la circulation des marchandises, cette voie déjà inscrite dans le projet de corridor atlantique étant utilisée à cette fin dans les quatre solutions envisagées".
Le CESR identifie trois enjeux du projet ferroviaire Bordeaux-Hendaye: le report modal de marchandises et de voyageurs, l’environnement et le financement. Quant à ce dernier, les membres du bureau du CESR croient que le plus "prudent" est de "ne pas s’enfermer dès aujourd’hui, a priori, dans une solution unique" pour le financement.
Concernant le transport des marchandises, "dans tous les cas de figure, la réalisation d’une infrastructure ferrée adéquate est une condition nécessaire, mais elle n’est pas suffisante pour gagner le pari du report modal route/rail". Quant aux voyageurs, "si la mobilité des personnes n’est pas un objectif en soi, elle reste un facteur déterminant d’attractivité de la région, tant en ce qui concerne les déplacements professionnels, que scolaires et universitaires, sanitaires, touristiques, culturels ou de loisirs".
Enfin, concernant l’environnement, le CESR estime important qu’un "principe général" soit retenu, celui du "couplage avec des réseaux existants", c’est-à-dire routiers et autoroutiers, ferroviaires, lignes à haute tension de transport d’électricité, "chaque fois que les conditions techniques le permettent".
Le prochain débat public sur le projet ferroviaire Bordeaux-Hendaye, qui se tiendra le 8 novembre à 19h au Bellevue de Biarritz, abordera justement le thème "Environnement et qualité de la vie".
Les vingt villages du canton de Vitoria se sont exprimés dimanche contre le projet de construction du ŒY Basque’, la ligne à grande vitesse qui devrait relier les trois capitales de la Communauté Autonome Basque. Quelque 1 500 habitants étaient appelés dimanche au référendum organisé par l’association rassemblant ces petits villages ruraux censés voir passer sur leurs terres la nouvelle voie ferrée.
Selon la présidente de l’association, Miren Fernandez de Landa, "la réponse des villageois a été magnifique. Presque tout le monde s’est exprimé dimanche". Et la réponse est sans équivoque : 90% ont dit Non au TGV, 4% se sont exprimés pour, alors que 6% se sont abstenus. "Ce que nous demandons immédiatement, c’est un moratoire afin de mettre en place un débat entre les institutions, les mouvements sociaux et les associations de riverains". Après quoi, une consultation populaire devrait être organisée, selon Miren Fernandez de Landa.
La présidente de l’association a dénoncé qu’"aucun représentant institutionnel n’ait souhaité se rendre chez nous pour expliquer aux riverains l’intérêt du projet". Ce qui est interprété comme un "manque de respect".
Pour l’association des villages du canton de Vitoria "il est de plus en plus évident que le Y Basque est un projet imposé par Madrid qui ne répond qu’à la spéculation et aux intérêts purement économiques".
