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Le JPB > L'opinion > Courrier des lecteurs 2006-10-31
François-Xavier ESPONDE / Bayonne
Les Basques et leurs morts

De mémoire de "Basque", on a dû honorer les disparus en des espaces divers au cours de l’histoire. Dans ces lieux reculés de la vie, en montagne, sur des clairières abritées des vents, porteurs de maléfices, ou dans des grottes primitives. Autres temps autres moments! Ce n’est sans doute pas sans raison que certaines cavités profondes, "silo handia" dans nos campagnes sont considérées avec crainte et répulsion, si par cas les esprits y trouvaient refuge, et les morts leur ultime demeure!

Plus proches dans le temps, les "haitz azpi" et autres espaces sacralisés de nos propriétés agricoles étaient peut-être lotis à l’enseigne de la mémoire des ancêtres, ou communément des anciens disparus. Avant le cimetière paroissial, il fallait bien entreposer les corps quelque part, alors sans doute que cet endroit parfois balisé de pierres, "lauzo harriak", n’avait pas pour mission que de délimiter la ferme et ses terres.

L’histoire la plus documentée est celle des abbayes, bien qu’il y ait eu peu d’entre elles dans notre régionŠ Les moines avaient droit selon leur propre règlement à quelques usages liturgiques à l’heure de la Toussaint, pour leurs sujets rendus chez l’éternel, contre l’oubli et sans doute pour évoquer leurs bienfaits, on les priait. Cet usage ira se répandant, et les paroisses, à l’intention des "paroissiens", vont introduire ce culte des morts vivants, non sans avoir à combattre ardemment les cultes aux morts, ambivalents et toujours présents à l’heure de la Toussaint! On veut célébrer un mort vivant, et pour certains un vivant-mort et qui n’a totalement disparu de la mémoire.

Notre région basque pour le cas à la différence du Béarn ayant été évangélisée au-delà du IX et Xème siècle, les églises bâties quelques siècles plus tard, il fallut dans ce laps de temps voir en Afrique par exemple, des similitudesŠ

Le feu, la crémation, dans un bois sacré ou à l’air libre au cours de cérémonies dont on ne connaît que peu de choses, les cromlechs, n’ayant plus de cours, ni sans doute les grottes, de Sare, d’Ainhoa ou d’Isturitz! Il se dit que la pratique progressive dans une église ou un espace culturel aménagé régula des usages plus anciens mais désormais inspirés par les chrétiensŠ

Selon mes dires, le corps ne rentrant pas dans l’église, mais dans ou sous le porche, on y priait le disparu, et célébrait le culte dans l’église (vieille rémanence du judaïsme primitif peut-être? On n’introduit jamais un défunt dans une synagogue!).

Cependant, l’histoire prouvera que cet interdit étant levé, les corps des paroissiens franchissent le seuil du sanctuaire, jusque dans les premiers siècles le pavement du lieu saint devient le cimetière des notables de la cité.

Si les habitudes ont changé au cours du temps; rien ne permet d’infirmer la preuve que le culte aux/des morts est très ancien dans les usages de nos campagnes pyrénéennes, sans toutefois privilégier pour les Basques, telle ou telle pratique de préférence à une autre. La République qui nous gouverne a su tirer bénéfice de cette histoire depuis ses origines, en apportant justice et justesse dans sa gestion pour le bien de chaque citoyen.

Les chrétiens y trouvent leur compte et leur lieu de mémoire (le dire n’est pas une figure de style), puisque leurs anciens y contribuèrent à l’origine, veillant pour le cas, hier et aujourd’hui peut-être à ne jamais léser quiconque de ce "lieu sacré" qui dans ses formes et tous ses symboles résume par l’église/le cimetière le respect porté à ce que l’on aime !

 


 
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