La décision a été notifiée par écrit à Euskal Herriko Laborantza Ganbara. Dans un courrier signé de son vice-président Jean-Michel Anxolabehere, le Syndicat de Défense de l’AOC Ossau-Iraty a annoncé à la structure installée à Ainhice-Mongelos qu’il ne "solliciterait plus [ses] services pour conduire les travaux" du Comité de Pilotage chargé d’étudier les complémentarités entre agriculture de plaine et de montagne.Après avoir remercié Laborantza Ganbara pour sa "contribution", le courrier, daté du 21 février, précise que l’AOC "a décidé de travailler en premier lieu avec les organismes de développement officiellement reconnus tels que la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, le Centre départemental de l’Elevage Ovin...".
"Nous ne souhaitons pas alimenter la polémique ou la confusion qui règne autour de Laborantza Ganbara" ajoute encore la lettre.
"Nous avons reçu ce courrier le jour de la réunion de ce groupe de travail. J’y suis donc allé quand même pour expliquer ce qui se passait. Beaucoup n’étaient pas au courant", a indiqué Arnaud Cachenaut, représentant de Laborantza Ganbara au groupe de travail de l’AOC. Il a souligné que "l’existence officielle" de son association, "régie par la loi du 1er juillet 1901", a été "validée par parution au journal officiel du 19 mars 2005".
La structure d’Ainhice participe depuis un an aux travaux du comité de pilotage "Complémentarité Plaine-Montagne". L’équipe dirigeant l’AOC jusqu’à l’automne dernier, majoritairement composée d’éleveurs d’ELB, l’y avait conviée. La Chambre d’agriculture des PA, le Centre ovin, les syndicats agricoles, l’Afog, Ble, l’Ader, l’Institut Patrimonial du Haut Béarn, les groupements d’éleveurs font aussi partie du groupe de travail.
Hier, Laborantza Ganbara a écrit au président de l’AOC Patrick Etchegaray pour dénoncer "cet acte d’exclusion injustifiable de la part du responsable d’un syndicat censé rassembler".
"Nous avons participé aux cinq premières réunions de cette commission et apporté une importante contribution", a avancé Arnaud Cachenaut. Il a critiqué une décision prise en dehors des instances décisionnelles du Syndicat AOC. "Ce n’est pas une attitude associative mais un coup de la FDSEA et de la Chambre d’agriculture de Pau. Ils n’ont jamais accepté que des gens qui n’ont pas les mêmes idées qu’eux travaillent avec eux", a déclaré Arnaud Cachenaut.
Un "résumé caricatural" de l’avis de Jean-Michel Anxolabehere. L’éleveur de Baigorry a affirmé que cette décision "n’a rien à voir avec le fait qu’[il] soit vice-président de la Chambre de Pau ou responsable de la FDSEA".
"L’association d’Ainhice veut se faire passer pour la chambre d’agriculture du Pays Basque. Une procédure est en cours avec la préfecture sur ce sujet. Nous ne voulons pas prendre position dans ce débat", a-t-il expliqué. "L’AOC travaille avec des éleveurs des deux syndicats et des non syndiqués. À ce titre nous devons être justes et ne pas faire de favoritisme. Quand les choses seront plus claires, on verra".