La Côte d’Ivoire, nouvelle puissance du continent, affrontera vendredi au Caire l’Egypte, pays organisateur de l’épreuve, en finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Les Ivoiriens, qualifiés pour le Mondial allemand cet été, ont éliminé le Nigeria (1-0) grâce à un but de leur joueur fétiche, Didier Drogba. Les Egyptiens ont, eux, souffert et douté jusqu’au bout pour écarter de leur chemin le Sénégal (2-1) devant plus de 80.000 supporters au Caire.

Cette finale, quelle que soit son issue, confirme la tendance observée sur le continent africain : les Eléphants ivoiriens sont une nouvelle puissance dans cette géographie complexe. Leur première qualification pour une Coupe du monde s’était faite avec un petit coup de pouce du destin mais le parcours accompli dans la CAN 2006 démontre qu’elle n'était pas totalement liée au hasard. Face à des Super Eagle nigérians qui n’ont jamais réussi à déployer leurs ailes, les hommes d’Henri Michel ont usé d’une réelle patience et d’une bonne maîtrise technique. "On est très heureux, très fiers. On suit notre petit bonhomme de chemin qui nous a conduit jusqu'à maintenant en finale. Pour le moment, on va apprécier cette qualification. Ce soir, j’ai trouvé une équipe de Côte d’Ivoire sérieuse. Tout n’est pas encore parfait, c’est sûr. On aurait pu tuer le match, mais comme je le répète, c’est une équipe jeune et inexpérimentée, qui manque encore de bagages techniques. On avait fait le pari de faire jouer des joueurs frais dans la perspective de ce match et de la finale, si on se qualifiait. Ce fut un match fermé face à une équipe redoutable. Vous en connaissez, vous, des matches faciles ? Le Nigeria était du même gabarit que le Cameroun. On a très bien entamé le match, en récupérant beaucoup de ballons en milieu de terrain. Pour le moment c’est un parcours idéal (avant le Mondial, ndlr). On y va marche après marche" a déclaré le sélectionneur Henri Michel.

L’Argentine, les Pays-Bas et la Serbie devront se méfier des coéquipiers de Drogba au mois de juin prochain dans le "groupe de la mort". Ceux-ci pourraient bien réussir un parcours aussi surprenant que celui des Sénégalais en 2002 en Asie.

Dans un match, largement cadenassé, les Eléphants ont mis à profit leur première véritable occasion lorsque Drogba s'échappait pour battre le portier nigérian à bout portant juste après la pause.

Dans l’autre match, l’Egypte, portée par un public fervent et exigeant, a finalement su dompter les Lions de la Téranga, finalistes de l’épreuve en 2001.

Les Pharaons avaient pris l’avantage sur un penalty d’Ahmed Hassan à la 37e minute, sanctionnant une main stupide de Frédéric Mendy dans la surface de réparation. Le Sénégal, ne s’en laissant pas compter, égalisait par le Marseillais Mamadou Nyang sept minutes après le retour des vestiaires et prenait le match à son compte.

Pendant de longues minutes, les Egyptiens montraient des signes évidents de fébrilité défensive jusqu’à ce que le sélectionneur Hassan Shehata traduise toute la subtilité de son coaching.

Shehata décidait de faire entrer Amr Zaki à la place de Mido, le héros national, celui sur lequel tout le pays comptait pour accéder à la finale. Mido, vexé, ne cachait pas sa colère d’être ainsi remplacé et l’attaquant de Tottenham était tout près d’en venir aux mains avec son sélectionneur. Sur sa première action Zaki catapultait de la tête un centre tendu d’Abo Treka pour battre Tony Sylva et donner la victoire aux siens.

L'Egypte va disputer vendredi sa sixième finale de la CAN, la première depuis 1998. La Côte d’Ivoire, elle, retrouve ce niveau de la compétition pour la première fois depuis 1992, lorsqu’elle avait conquis le titre continental.