"Il va falloir s’accrocher si l’on veut conserver la culture taurine au Pays Basque". Véronique Darritchon n’a pas l’air de se décourager pour autant. Cette jeune femme de La Bastide Clairence a repris la ganaderia de son père et propose des courses de vaches royales tout l’été, dans plusieurs villages. Son but: la divulgation de cette tradition.
Une présentation de la culture taurine, un travail pédagogique expliquant les figures qui se déroulent dans l’arène, Véronique Darritchon a apporté son regard d’enseignante à ce spectacle qui s’est perpétué pendant deux générations. L’enseignement, c’est son métier principal.
"Mon père vivait des spectacles pendant toute l’année, mais, maintenant c’est impossible. Les questions sécuritaires, sanitaires ou administratives nous étouffent. Sans parler qu’il faut des moyens financiers". Aujourd’hui, les Ganaderias Unies se déplacent dans trois villages pendant la saison estivale : Saint-Jean-Pied-de-Port (lundi), Bidart (Jeudi) et Saint-Pée-sur-Nivelle (dimanche).
Quelques passionnés
Bien que la saison touristique amène de nombreux estivants, des passionnés de courses de vaches se glissent dans le public. Néanmoins cette activité manque de gens formés. Les seules écoles se trouvent dans les Landes ou au Pays Basque sud. V.Darritchon a donc organisé des soirées d’initiation à Hasparren et Baigorri (16 juillet et 15 août) avec un groupe de passionnés hazpandar.
En effet, Hasparren est une ville taurine de tradition. Tout comme Bayonne. "Avant, pendant les fêtes, on lâchait des vaches tous les jours", raconte cette amoureuse de la corrida. Elle défend "ce combat et cet art" ancestral et cette tradition basque.
Témoignages d’antan
Les figures présentées lors de son spectacle sont surtout navarraises, mis à part l’écart. V. Darritchon rappelle qu’en 1565, Charles IX et Henri III de Navarre s’étaient rendus à une corrida à Bayonne et que des images de 1800 témoignent de cette pratique à Mauléon et à Bayonne.
Cependant, en 1968, lorsque son père s’était lancé dans les courses de vaches, au village, "les gens le prenaient pour un fou". Depuis, il a réussi à transmettre cette passion à ses trois enfants.