Daniel Velez voulait changer un peu pour l'exposition Photo en Garazi, alors, il a contacté Patxi Laskarai et son sourire débordant de gentillesse pour une série de photographies sur la mer que le photographe avait déjà réalisées. Patxi a beau vivre sur la côte, il avoue "en avoir très peu sur la mer", il en expose tout de même une vingtaine.
Souvent touchés par l'esthétisme des photographies de Patxi, les observateurs restent un moment intrigués face aux angles de vue originaux avec lesquels il joue. "Je ne cherche pourtant pas à faire abstrait, quand je vois quelque chose de joli, il apparaît forcément plus beau vu d'un autre angle".
Importance de l’art
Garaztar d'origine et avant de tenir deux ans le Batzoki d'Hazparren, il a passé un Bac mention Arts Plastiques et poursuivit ses études en histoire de l'art à la faculté. Elément de référence essentiel, crucial et décisif puisque "tout est dans une peinture. Je trouve très important l'étude de la composition, la limite d'un cadre pour faire de la photographie. Pour mes paysages, j'ai les mêmes repères qu'en peinture. Dans la photo contemporaine, ils font souvent référence à la peinture". Objectif, il ajoute que "l'¦il est un organe qui se travaille".
Cela fait 12 ans que Patxi Laskarai a repris la boutique de l’imminent Gabriel Martinez à Saint-Jean-de-Luz. "C'est maintenant que je me rends compte. Je suis arrivé tout innocent après ce sacré photographe. Je ne le ferais pas aujourd'hui".
Depuis, il conjugue les activités sans les dissocier. Pour Patxi, seule l'origine des contraintes fait la différence entre les photographies de magasin et ses images personnelles. "Je réponds à deux besoins. Dans la photo de magasin, je réponds aux contraintes du client, à ce qu'il attend et pour les autres photos, c'est moi qui m'impose des contraintes. Sans trop théoriser, il faut qu'elles me plaisent et qu'elles plaisent aux gens".
Travail de recherche
L'envie ne manque pas, mais faute de temps pour entamer un travail de recherche, Patxi ne cherche pas à faire passer de message par ces photos, l'esthétisme est primordial. "Souvent les photos de message sont liées à la prise de gens, même si on peut les traiter en prenant l'architecture, je n'ai pas eu assez de temps pour faire un travail abouti" déclare-t-il, "et puis il faut en être capable aussi, j'en ai débuté un sur le détournement des costumes mais j'ai abandonné".
Paradoxe pour un photographe, Patxi rit de "ne pas aimer prendre les gens en photo, peut-être un jour je changerai d’avis. Cela me bloque complet. Je ne peux pas les voir en photo. C’est très trompeur... on peut avoir l’image d’un vieux sage et apprendre que c’est tout le contraire. Je suis capable de faire un an de travail sur Bordeaux sans prendre une personne".
Empreint d'humilité, Patxi avoue ne pas être trop exigeant envers lui-même, "si je l'étais beaucoup, je n'exposerai aucune photo."
"Cette photo que je fais des paysages, je considère que c'est une photo facile, j'attends la bonne lumière, souvent le matin et le soir. Le paysage, il existe, il est modelé. Si on va par là, c'est un témoignage de l'homme et de son travail. Entre la Chine et ici, le paysage n'est pas modelé de la même manière."
Ú Itsasoa-la Mer.
Photographies de Patxi Laskarai à la salle d’exposition de la mairie de Saint-Jean-Pied-de-Port. Tous les jours du 13 au 27 juillet. Entrée libre.