La figure de cire d'Hitler, décapitée par un visiteur du musée Madame Tussauds à Berlin, sera réparée mais finira peut-être en exil plutôt que dans son bunker, a annoncé hier la direction du musée.
"La statue sera réparée mais les dégâts doivent d'abord être évalués aujourd'hui", a affirmé la porte-parole. La statue endommagée a été mise de côté chez Madame Tussauds et la décision de la replacer dans l'exposition "n'a pas été arrêtée", a-t-elle ajouté.
Trois minutes après l'ouverture du musée samedi, en plein c¦ur de la capitale allemande, un Berlinois s'était précipité sur la figure du dictateur nazi, bousculant dans son action deux membres du personnel. Il avait réussi à arracher la tête de la statue en criant "plus jamais la guerre !".
Pour expliquer son acte, cet ancien policier, âgé de 41 ans et aujourd'hui au chômage raconte dans plusieurs journaux avoir fait un pari avec ses copains et avoir "eu la trouille" avant de s'attaquer à la statue.
Il avait été immédiatement interpellé par la police, interrogé puis relâché samedi. L'homme fait l'objet d'une enquête "pour dégradation de matériel et blessures corporelles", un membre du personnel du musée ayant été légèrement blessé à la jambe pendant l'altercation. L'exposition avait fermé pendant 20 minutes après l'incident.
Certaines voix s'élèvent déjà contre un retour éventuel au musée berlinois du Hitler en cire, qui a coûté 200 000 euros.
Le secrétaire d'Etat à la Culture, André Schmitz a estimé dans le Berliner Zeitung que cette reproduction du Führer était de "mauvais goût".
La statue en cire avait suscité la controverse avant son exposition et plusieurs commentaires sarcastiques ou amusés samedi après "l'attentat".
Les concepteurs du musée ont veillé à représenter le dictateur nazi comme un "homme brisé", dans une reconstitution du bunker où il a passé ses derniers jours et où il s'est donné la mort le 30 avril 1945.
Ils avaient veillé à l'exhiber derrière une table, à l'origine pour empêcher les visiteurs de se faire photographier à ses côtés ou de l'endommager.
La direction avait aussi pris la précaution de rappeler les crimes du régime nazi dans une note d'accompagnement.
La statue du Führer figurait parmi celles de quelque 70 autres personnages clés de l'histoire allemande et mondiale.