Le syndicat de la magistrature dénonce le fichier EDVIGE
Un décret publié le 1er juillet au Journal officiel
institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et
systématique de “toutes personnes âgées de 13 ans et plus” “ayant sollicité,
exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un
rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif”. D’après le
syndicat de la magistrature, “en clair, tous les citoyens ayant un jour souhaité
s’investir pour leur cité”.
Fichage sans
limites
Il est également prévu de ficher tout individu, groupe
ou organisation dont l’activité est susceptible de troubler l’ordre public et de
permettre aux services de police d’effectuer des enquêtes administratives sur la
base des éléments figurant dans le fichier EDVIGE.
L’enregistrement des
données à caractère personnel n’aurait aucune limite, ni dans le temps ni dans
son contenu d’après le syndicat de la magistrature. Toutes les informations
relatives aux fréquentations, au comportement, aux déplacements, à
l’appartenance ethnique, à la vie sexuelle, aux opinions politiques,
philosophiques et religieuses etc.
Réticence du Conseil de
l’Europe
Malgré les recommandations du Conseil de l’Europe et
les nombreuses réserves de la CNIL (...), le gouvernement, d’après le syndicat
de la magistrature, a fait le choix d’adopter un mode de recensement des
populations “particulièrement attentatoire aux libertés et au respect de la vie
privée”. EDVIGE pourra, d’après le syndicat de la magistrature, “avoir
vocation à se prémunir contre toute forme d’opposition, il introduit un moyen
puissant de dissuasion de toute forme de contestation ou d’opposition
citoyenne”.
Le Syndicat de la magistrature appelle à la mobilisation
contre la mise en place de ce fichier “d’inspiration antidémocratique” et
examinera toute forme d’action juridique permettant d’empêcher sa mise en œuvre.
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