Euro 2008
Les vieux, les jeunes et les grandes gueules
·Tour d’horizon des entraîneurs des équipes qui participeront à l’Euro 2008 de football du 7 au 29 juin en Suisse et en Autriche
Du doyen Aragones (70 ans) au benjamin Bilic (39 ans), sans oublier les forts caractères style Domenech ou Rehhagel, petite typologie des sélectionneurs l’Euro-2008.
Les grands chênes :
Espagne - Luis Aragones, 70 ans, a le cuir tanné. L’acide sulfurique des critiques déversé sur "le sage d’Hortaleza" (son quartier à Madrid) depuis sa prise de fonctions, en 2004, a juste fait "pshiiit !". Ni l’échec du Mondial-2006 (8e de finaliste), ni les deux défaites en Suède et en Irlande du Nord au début des qualifications de l’Euro, ni la mise à la retraite internationale de Raul ne l’ont atteint.
République tchèque - Karel Brückner, 68 ans, s’est imposé sur la durée après avoir pris les A dans la foulée d’un Euro-2002 remporté avec les Espoirs. Sous sa direction, les Tchèques se sont qualifiés pour trois phases finales d’affilée, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 1954-1962 (trois Coupes du monde plus l’Euro-1960, du temps de la Tchécoslovaquie).
Turquie - Fatih Terim, 66 ans, est la statue du commandeur du football turc : il a qualifié la sélection pour l’Euro-1996, sa première grande compétition depuis 1954, gagné l’unique coupe d’Europe de la Turquie (C3 avec Galatasaray en 2000) et entraîné, certes brièvement (en 2001) l’immense AC Milan. Son aura -à peine écornée par sa participation au pugilat de Turquie-Suisse, en barrage du Mondial-2006- a permis à l’"Imperator" (L’Empereur) de revenir à la tête du onze turc.
Suède - Lars Lagerbäck, 59 ans, est le sélectionneur de l’Euro-2008 le plus ancien dans la fonction. Adjoint de Tommy Söderberg depuis 1998, ils ont ensuite été cosélectionneurs à l’Euro-2000 et au Mondial-2002 avant que Lagerbäck ne prenne seul les rênes. Voilà dix ans qu’il inspire le jeu d’une sélection qui n’a, avec lui, raté aucun grand rendez-vous.
Les jeunes pousses :
Italie - Roberto Donadoni, 44 ans. L’ancien milieu de l’AC Milan arrive à son premier grand tournoi avec une pression terrible : comment faire mieux que Marcello Lippi, champion du monde en 2006 avec la même équipe ?
Allemagne - Joachim Löw, 48 ans. Comme Donadoni, Löw est face à une tâche redoutable : il débarque pour sa première grande compétition seul aux commandes avec l’étiquette de favori. Mais l’ombre tutélaire de Jürgen Klinsmann (qui a dit : "Löw a toujours été bien plus qu’un adjoint pour moi") est moins écrasante que celle de Lippi.
Croatie - Slaven Bilic, 39 ans, a rajeuni son effectif depuis son arrivée en 2006, dans la foulée d’un échec au Mondial (élimination au premier tour), à son image : il est le plus jeune sélectionneur de l’Euro-2008.
Les grandes gueules:
Otto Rehhagel - Après le siècle de Périclès (5e av. J-C), la Grèce vit "le siècle de Rehhagel" depuis que le "roi Otto" les a conduits, à la surprise générale, à la victoire lors de l’Euro-2004. Fort en gueule, le sélectionneur allemand, autoritaire, sait se faire comprendre de ses joueurs, auxquels il a imposé une absolue rigueur collective.
Luiz Felipe Scolari - Depuis l’arrivée du Brésilien, doublée de l’éclosion de Cristiano Ronaldo, le Portugal est devenu une des meilleures équipes du monde, finaliste de l’Euro-2004 et 4e du Mondial-2006. Le caractère trempé de "Felipao", champion du monde 2002 avec le Brésil, a déteint sur ses joueurs, mais attention aux emportements comme cette bagarre avec le Serbe Dragutinovic qui lui a valu deux mois de suspension ferme.
Raymond Domenech - Roi de la provocation, comme avant les matches qualificatifs contre l’Italie où une phrase sur l’intégrité du football italien lui a valu un match de suspension, Domenech a l’art de protéger son équipe en occupant l’espace médiatique, comme José Mourinho, avec qui il échangea d’ailleurs quelques piques au sujet de Claude Makelele.
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