22 mai 1899 il y a 109 ans :
Le facteur de la campagne est une des figures les plus sympathiques : c’est l’ami de tout le monde quand on le rencontre sur les routes, et quand il arrive au village, c’est le bienvenu.
Le sort des facteurs s’est bien amélioré sous la République. Il est bien chaussé, confortablement vêtu ; ses tournées sont moins longues. Le facteur a beaucoup plus de bonnes maisons que de mauvaises. Je sais tel village du Pays Basque où le facteur est considéré comme l’homme indispensable et dont on se passerait moins aisément que du curé, du maire ou de l’instituteur. A Saint-Esteben la population est très travailleuse ; le bourg se trouve à 10 km d’Hasparren. Le facteur est chargé de toutes sortes de commissions. Pour lui faciliter son travail, le village s’est cotisé pour lui fournir un cheval, le forgeron a construit une carriole. Tous les matins, le facteur arrive à Saint-Esteben et fait la distribution générale ; à celui-ci des lettres, à cet autre des remèdes, à l’épicier un complément de provisions. Avec bonne grâce, le facteur sert tout le monde. Quand il repart, sa voiture est de nouveau bondée de commissions pour la ville et aussi de cadeaux des ménagères : jambon, fruits, légumes etc. Hélas dans ce pays, le facteur instruit, capable de rédiger une lettre, est assez rare.
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