Monsieur le Directeur,
Par la présente, je viens vous faire connaître quels ont été mon ahurissement et ma déception le samedi 17 mai au matin, lorsque m’a été signifiée une suspension de permis de visite pour un mois.
En effet, la veille, vendredi 16 mai à 9h15, nous avions eu avec mon époux une visite double, sans interruption entre les deux tours. Chose relativement exceptionnelle ! Il y avait 3 autres familles dans ce tour.
Satisfaite, à la fin de la visite, j’avais remercié le surveillant -blond avec les cheveux rasés- et il m’avait répondu "De rien, quand je peux, je le fais".
A la porte, nous nous sommes salués comme à chaque fois avec un surveillant que je connais de Fleury-Mérogis. Il m’a dit "Au revoir" et j’ai répondu "Au revoir, à demain".
Aucun incident, donc, avant de retourner chez moi.
Et puis, samedi matin, on m’interdit de voir mon époux sans aucune explication ! On me glisse seulement que la suspension a failli être définitive et qu’elle a été ramenée à 1 mois grâce aux témoignages favorables d’autres surveillantsŠ Le surveillant blond aux cheveux rasés dira samedi matin devant des témoins qu’en effet il n’y a jamais eu d’incidents avec nous, qu’il est désolé et qu’il ne connaît pas les raisons de cette décision !
Il semblerait que la sanction a été prise suite à un rapport du chef de parloirŠ qui n’était pas à la porte quand nous sommes sortis vers 11h10, seul le surveillant nous ayant fait entrer était là pour nous faire sortir. Je ne comprends pas, bien évidemment.
Après 3 années de démarches pénibles face à des décisions arbitraires pour avoir le droit de rendre visite à mon futur époux, vous imaginez bien que nous n’allons pas détruire en un instant ce que nous avons obtenu avec tant de difficultés et de souffrances.
J’ai beau chercher, je ne trouve pas quelle a été la faute, la cause de cette décision aussi imprévisible qu’inhumaine, et j’en profite pour vous souligner qu’à ce jour aucune notification émanant de la pénitentiaire ne m’est parvenue.
Je ne veux pas croire non plus qu’il s’agisse d’une décision arbitraire de l’administration pénitentiaire ou judiciaireŠ Ni qu’il s’agisse d’une mesure de coercition préventive à l’approche de l’action que mon mari et son collègue basque ont lancée ce lundi 19 mai, pour dénoncer les conditions de détention.
A l’avocate qui s’en est inquiétée, il a été répondu qu’"elle doit savoir pourquoiŠ" et que des paroles injurieuses auraient été prononcées par moi.. ! Je puis certifier qu’il n’en a pas été ainsi, et je vais contacter les familles qui étaient avec moi à la sortie de cette visite.
Et bien, non, Monsieur le Directeur, je ne sais pas pourquoi, étant donné que chaque fonctionnaire contacté a une version différente !
Je pense, puisque cela partirait du rapport d’un fonctionnaire, qu’une confrontation avec celui-ci serait souhaitable. Je suis prête à me rendre sur place à la date et à l’heure que vous souhaiterez afin que nous nous en expliquions avec le fonctionnaire qui aurait été témoin des faits qui me sont reprochés. Nous avons tous à gagner au rétablissement de relations sereines et normales entre les prévenus, leurs familles et les fonctionnaires.
Dans l’attente veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.