L’Italien Davide Rebellin, un habitué du podium dans Paris-Nice, est enfin monté sur la plus haute marche, hier, à Nice, en conclusion d’une semaine passionnante qui a rajeuni et rafraîchi le cyclisme. Rebellin s’est imposé par la marge de trois secondes sur son compatriote Rinaldo Nocentini, la plus faible de toute l’histoire de l’épreuve en 66 éditions, après la septième et dernière étape enlevée par l’Espagnol Sanchez.

Au contraire de l’année passée, quand il avait été dominé dans le dernier col par l’Espagnol Alberto Contador, Rebellin est parvenu à conserver le maillot de leader dans la dernière étape, une boucle ensoleillée de 115 km autour de Nice. Sur ce parcours très tourmenté, Clément Lhotellerie, décidément infatigable, est passé à l’attaque une nouvelle fois. Porteur du maillot à pois du meilleur grimpeur, le jeune Ardennais (22 ans) a distancé ses compagnons d’échappée sur les pentes de la Turbie, à 35 km de l’arrivée. Lhotellerie, qui a surpris son monde durant la semaine, n’a été rejoint qu’au sommet du col d’Eze, dernière ascension du jour, à 16 km de l’arrivée, par l’Espagnol José Benitez. Le duo a franchi le sommet avec une quarantaine de secondes d’avance sur le peloton principal mais il a été rejoint dans la descente vers Nice, face au vent.

Sanchez, très incisif, a fini par trouver l’ouverture à 4 km de l’arrivée. Sur la promenade des Anglais il est parvenu à préserver quelques mètres d’avance sur le Belge Maxime Monfort et l’Espagnol Carlos Barredo. Vainqueur l’année passée de l’étape de Cannes, le Murcian (24 ans) est remonté à la cinquième place du classement général. Compagnon d’entraînement d’Alejandro Valverde, Sanchez, dont le frère, footballeur professionnel, joue en Liga à Levante, avait fait de Paris-Nice son grand objectif du début de saison. Sur la ligne, le groupe des favoris est arrivé avec un retard de 5 secondes.

Sans inquiétude pour Rebellin qui a préservé son avance au classement général sur ses suivants, Nocentini (3s) et l’Ukrainien Popovych (48s). Rebellin est, à 36 ans, le troisième coureur italien à inscrire son nom au palmarès de la "course au soleil" après Fermo Camellini (1946) et Dario Frigo (2001). Les années passées, le Véronais s’était classé à trois reprises dans les trois premiers (3e en 2003, 2e en 2004 et 2007).

"Maintenant, j’espère gagner une belle classique comme les autres années", a annoncé le leader de l’équipe allemande Gerolsteiner, un abonné au podium dans les exigeantes classiques ardennaises. En sa personne, Paris-Nice s’est offert son vainqueur le plus âgé depuis Raymond Poulidor (37 ans) en 1973. Un paradoxe pour une épreuve qui a mis en lumière de nombreux jeunes coureurs (Gesink, Rolland, Lowe, Lhotellerie, etc) durant une semaine passionnante qui a réjoui Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve et du Tour de France comblé par le scénario et par le nombreux public venu voir la course.