Le pays de Galles a littéralement ressuscité en réalisant le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations, devant l’Angleterre et la France, aux performances décevantes, et l’Irlande, dont la quatrième place signe l’échec d’une génération entière.

Moins de six mois après une élimination en phase de poules du Mondial-2007 par une modeste équipe fidjienne, le XV au Poireau a donné une véritable leçon à tous ses adversaires européens. L’arrivée aux commandes du Néo-Zélandais Warren Gatland y est pour beaucoup. Son adjoint et compatriote Shawn Edwards, artisan de la "rush défense", a su insuffler aux Gallois la solidité défensive qui leur avait tant fait défaut par le passé.

Mais le résultat a dépassé toutes leurs espérances: une victoire (26-19) à Twickenham pour se mettre en jambes, une autre (16-12) à Croke Park face à l’Irlande et trois succès à domicile contre l’Ecosse (30-15), l’Italie (47-8) et la France (29-12) qui n’appellent aucune contestation. A ce tableau, il convient d’ajouter un record du plus faible nombre d’essais encaissés, la meilleure attaque et la meilleure défense.

Le retour du "french flair"

La France, avec un nouvel entraîneur, Marc Lièvremont, termine en 3e position et a, elle aussi, trouvé matière à d’interminables débats. Sur la méthode Lièvremont d’abord, qui a consisté à lancer treize néophytes dans le grand bain au prix d’une grande instabilité. Sur le jeu, ensuite, avec un retour non avoué au "French Flair" qui s’est abîmé sur les fondamentaux, conquête, solidité défensive, alternance.

L’Irlande, de son côté, est la grande déception du Tournoi. Son emblématique capitaine Brian O’Driscoll a été à l’image de son équipe, méconnaissable, seule capable de battre l’Ecosse (34-13) et l’Italie (16-11). L’Ecosse et l’Italie, qui complètent dans cet ordre le classement, ont au moins sauvé leur honneur en remportant chacun une victoire. Le XV du Chardon a remporté un succès de prestige contre son voisin anglais. L’Italie a remporté son seul match du tounoi samedi face à l’Ecosse (23-20).