12 mars 1855 il y a 153 ans :
Les vents d'ouest règnent, depuis trois jours, avec la plus grande violence dans le golfe. Cette tempête faisait craindre des sinistres malheureusement trop fréquents à cette époque de l'année. Hier matin, la mer brisait avec force sur la côte de Sainte-Barbe, et sur la plage de Socoa on l'entendait mugir loin du rivage ; la chaussée de Saint-Jean-de-Luz semblait trembler sur ses bases, et le regard inquiet des pilotes était dirigé sur l'horizon.
Chassés par des vents impétueux, dévorés par des lames monstrueuses, deux navires étaient au moment d'être jetés à la côte, ou brisés sur les récifs ; le danger était imminent, et les efforts des équipages devenaient impuissants pour se soustraire au naufrage qui les menaçait de toutes parts. Les pilotes de Socoa, connus par leur sang-froid et leur intrépidité, se précipitèrent dans deux chaloupes qui furent dirigées vers la mer. Après avoir lutté pendant trois heures contre l'ouragan, ils réussirent à conduire dans le port les deux navires exposés à périr corps et biens. Nous avons déjà eu l'occasion de signaler des actes de cette nature ; mais, nous devons le dire, dans la circonstance présente la vie des braves marins du Socoa a réellement été en danger. Il est de notre devoir d'appeler la reconnaissance publique sur le pilote Churito qui a donné si souvent des preuves du plus sublime dévouement. Sa courageuse conduite lui a fait donner le surnom de "Loup de Mer". L'un des navires sauvés est le brick la "Confiance-en-Dieu" venant du Havre ; l'autre est le chasse-marée "Le Volontaire" du port de Bayonne.
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