L’avenir dira s’il s’agit d’une révolution numérique, mais c’est bien dans tous les cas d’une évolution technologique qu’il s’agit. La start-up Iklax Media, basée à Bidart dans la technopole Izarbel, est en train de lancer sur le marché un nouveau format de musique numérique, qui pourrait bien détrôner le MP3 et devenir un des nouveaux standards de l’industrie numérique. Sa spécificité par rapport à celui-ci tient dans son interactivité et repose sur l’utilisation de toutes les pistes audio d’un morceau.
L’auditeur peut en effet écouter son morceau préféré en plusieurs versions. Par exemple, écouter un morceau de jazz avec quatre solos de saxophones différents, ou bien n’écouter que la partie voix ou la partition de piano.
Une interactivité qui n’appartiendra pas qu’à l’auditeur, puisque les compositeurs de musique pourront proposer directement plusieurs versions de leurs enregistrements. Une offre technique qui utilise tous les atouts de la technologie numérique, sous-exploitée par le MP3, dans un contexte où le marché de la musique vit de profondes mutations dues à l’utilisation d’internet et des lecteurs numériques.
Il aura fallu 3 ans de recherches et 200 00 euros d’investissements pour que la start-up bidartar présente au Midem sa réalisation. Pour Owen Lagadec, fondateur de l’entreprise "c’est une nouvelle manière pour l’artiste de créer de la musique et pour l’auditeur d’en écouter." Iklax veut maintenant populariser sa technologie, mais la partie n’est pas pour autant gagnée.
Car si Iklax a réussi à lever 500 KE pour financer son projet, un format concurrent réunissant les mêmes possibilités est en passe d’être lancé sur le marché, le MXP4. Créé par trois Français réunis dans la société "MxP4 Interactive Music" qui vient de réunir 6,5 M de dollars auprès de deux fonds de capital-risque français, Sofinnova Partners et Ventech.
Owen Lagadec, fondateur de la société et musicien met en avant, face à ses concurrents, la collaboration menée avec la recherche publique, via le CNRS et le Laboratoire bordelais de recherche en informatique ainsi que l’antériorité du projet d’Iklax (2004 au lieu de 2006 pour le MPX4). Le dirigeant argue de sa validation technique par les professionnels et scientifiques du secteur (entre autres par les créateurs du MP3). Il différencie aussi son produit par la maîtrise donnée à l’artiste de décider des "mix" possibles, qualifiant son concurrent de "musique aléatoire permettant juste d’isoler la voix, le refrain et la musique".
La présentation au grand public est prévue pour le 13 mars prochain, alors que l’entreprise est en passe de lancer son lecteur interactif permettant de lire ce format, l’Iklax Player. Une version professionnelle, l’Iklax Creator, dont le lancement est programmé pour la mi-juin, dédié aux artistes et aux maisons de disques viendra compléter l’offre du fabricant.