Des milliers de sympathisants de la gauche abertzale ont multiplié hier rassemblements et actes de protestation au Pays Basque sud lors d’une journée de grève générale organisée contre la vague de répression lancée par l’Etat espagnol à l’approche des élections législatives. Une répression qui s’est traduite par le déclenchement des procédures de suspension d’activités et d’interdiction des partis politiques ANV et EHAK, ainsi que par l'arrestation de plusieurs dirigeants politiques de la gauche abertzale.Une trentaine de militants indépendantistes ont été interpellés au cours de la journée au Pays Basque sud, la plupart alors qu’ils participaient à des actes de désobéissance civile. En effet, plusieurs militants ont tenté de perturber le trafic routier et ferroviaire à Bilbao et dans sa banlieue en s’enchaînant à des bidons remplis de ciment barrant plusieurs voies. À Bilbo par exemple, 11 personnes enchaînées bloquant deux routes et deux autres qui tentaient d’interrompre le trafic ferroviaire à Sestao ont été interpellées par l’Ertzaintza.
Sabotages
D’autres actions de sabotage ont été enregistrées tôt le matin. Des pneus enflammés sur une voie ferrée de la banlieue de Bilbao, ont interrompu temporairement le trafic local. Un tableau électrique de la station ferroviaire de Pasaia a été saboté pour empêcher le trafic ferroviaire. À Iruñea-Pampelune, des barricades ont été mises en place puis enflammées pour empêcher l’accès à deux zones industriellesŠÀ Donostia-Saint-Sébastien, plusieurs milliers de militants ont parallèlement manifesté dans le centre-ville derrière une banderole appelant à la "fin de l’état d’exception au Pays Basque"."C’est la seule thérapie trouvée par le parti socialiste pour répondre à la situation politique", a déploré Rafa Diez, responsable de LAB, au terme de la marche.Le syndicat abertzale avait appelé à soutenir la grève générale ainsi que la soixantaine de mobilisations prévues dans la journée. "Il n’y a pas d’avenir pour ce pays avec ces méthodes" répressives, a déclaré le secrétaire général de LAB. "Le gouvernement [socialiste] se lance dans une démonstration de force et cela ne fait que montrer sa fragilité", a lancé Rafa Diez.
LAB a jugé "réussie et très positive" la grève générale, en particulier dans l’enseignement. De nombreux magasins étaient fermés surtout dans les villes à forte présence de la gauche abertzale telles qu’Oiartzun ou Hernani, mais à Saint-Sébastien plusieurs commerces avaient également décidé de baisser les rideaux.
En Pays Basque nord, LAB s’est joint au rassemblement organisé dans l’après-midi par les partis LCR, AB, EA et Batasuna devant le Consulat d’Espagne à Bayonne [voir ci-dessus]. À midi, une cinquantaine de syndicalistes se sont rassemblés au rond-point d’accès à la zone artisanale des Joncaux, à Hendaye, et ont coupé le trafic pendant un quart d’heure, a rapporté LAB.