Lors de l’inauguration de l’exposition photographique des Halles d’Hendaye le 9 août dernier, l’odeur de poisson qui régnait fut célébrée par le maire Kotte Ecenaro, désireux d’y voir un indice de la gloire d’une ville inscrite dans la tradition de la pêche. Alors allons-y pour les images, et faisons tout de suite la comparaison entre les vieux marchés de Kingston et l’ancien point de ralliement maraîcher de la ville à la baleine. Car l’île rastafarienne sera bien là, vendredi prochain sur cette petite place des Halles, pour un sound system qui s’est même permis de bloquer une route pour l’occasion.

Parmi toutes les animations culturelles qu’elle programme tout le mois autour de son exposition "Ecoute le temps qui passe", aux profits de l’ONG Pompiers sans frontières, l’association Begiradak a trouvé l’enthousiasme du groupe le plus jamaïquain du Pays Basque. Sept ans que Root’System est aux commandes d’un reggae qui porte bien son nom : arpentant le bon son jamaïquain, porté par des basses solides et des voix toniques. Non pas le purisme qui souhaite un retour aux sources taries, puisqu’aussi bien la formation attaque toutes les tendances des héritiers du ska (rocker, reggae, dub), faisant des détours remarqués par des rythmes latins ou africainsŠ

Avec le dernier de ses trois albums, le très récent Sergent Niko, enregistré chez Niko Etxart, le sextette (basse, batterie, chant, sax alto, sax tenor, guitare) renoue avec un son bien "roots" qui fera le bonheur du public.

D’autant que l’événement musical s’enrichit d’une buvette équitable (tenue par Ornibus) et d’une dégustation de tacos faits maison, dont la petite histoire veut qu’une photo reporter ait appris les subtilités dans un camp de révolutionnaires du Chiapas. Entre lutte des sans-terre et repos des estomacs vides, il y a donc un créneau à prendre. Rappelons que Root’System, comme tous les participants, joue le jeu d’une cause humanitaire : le soutien à Pompiers sans frontières.

S’il en était besoin, l’actualité internationale serait là, hélas, pour justifier leur action : le séisme dramatique qu’a connu le Pérou mercredi 15 au soir a précipité l’ONG dans l’activité. Les équipes péruviennes travaillent depuis une semaine et celle de l’antenne régionale d’Hendaye est sur le pied de guerre pour envoyer cinq personnes. Le départ probable de cinq bénévoles durant la balance du groupe qui joue pour elles, voilà qui s’appelle une bonne synchronisation.

Concert reggae

Vendredi 24 août, 20h00, place des Halles, Hendaye. Prix libre, aux profits de PSF.