"Le Pays Basque n’est pas à vendre", Euskal Herria ez da salgai est en passe de devenir le slogan à la mode de cet été 2007. Il est de nouveau apparu dans la nuit de mardi à mercredi, cette fois sur des agences immobilières de la Côte basque. Pas moins de quatre d’entre elles ont été l’objet de bris de vitrine et de tags avec la fameuse devise.Ainsi, dans le quartier de La Rochefoucauld à Anglet (à proximité de la route du BAB), l’agence Bernex (réseau Orpi), l’agence BAB Immo (réseau L’Adresse) et BPOP Immo (réseau Laforêt), toutes trois situées avenue Prince de Galles, ont eu soit une vitre brisée, soit une inscription le Pays Basque n’est pas à vendre, soit les deux.
"Incompréhension"
A la police judiciaire de Bayonne, chargée de l’enquête, on précise que les bris de vitrine ont été effectués "avec un objet contondant, de type masse". Face à la formule du tag, une salariée de l’agence franchisée Laforêt réagit: "je comprends que c’est les Basques qui vendent leur bien, nous, nous ne sommes que les intermédiaires, et au contraire, nous faisons tout pour que les prix soient normaux, ce sont les vendeurs qui souhaitent vendre à des prix élevés, il faut plutôt s’en prendre aux vendeurs". "Si le Pays Basque n’est pas à vendre, il ne faut pas vendre dans ce cas" lâche-t-elle quelque peu dépitée, comme s’il y avait eu erreur sur la personne.Quant à la quatrième agence immobilière visée, il s’agit de l’Agence Clémenceau (Orpi) de l’avenue François Mauriac. Là c’est une "incompréhension" et un "ras-le-bol" qui s’expriment. C’est en effet la seconde fois en un mois que les vitres sont l’objet d’une dégradation témoigne une employée. La nuit du 21 août c’est une vitrine qui a été brisée à l’aide d’un pavé provoquant des dégâts "assez importants" avec une inscription "en gros" Euskal Herria ez da salgai. Le 21 juillet dernier "nous avons eu la même chose, sauf que là c’était deux vitrines". Cette précédente Œattaque’ n’avait pas été rendue publique.
Pas plus que l’incendie dans la nuit de samedi à dimanche du bureau de vente de Mindurry promotions à Anglet. Incendie pour lequel la Sûreté de Bayonne a été saisie (et non la Police judiciaire comme indiqué par erreur dans notre édition d’hier). Le commissariat de Bayonne a déclaré hier que l’enquête était en cours et qu’on ne pouvait pas dire pour l’instant si l’événement était à ranger dans la catégorie des attentats EH ez da salgai, ou pas.
Depuis la fin juin on dénombre donc un attentat contre une agence Orpi à St-Pierre-d’Irube, engin explosif déposé devant une agence Square Habitat à Saint-Palais, deux résidences secondaires pratiquement détruites à l’explosif à Guéthary avec la crémation de deux véhicules, l’incendie de trois villas à Larrau, Licq-Atherey et Tardets, et une tentative d’attentats avec trois engins explosifs sur le golf de Chiberta. Ce qui porte à près d’une trentaine le nombre d’attentats ou tentatives depuis le début de l’année.
"Les agents immobiliers n’ont pas de
responsabilité sur les prix"
André Lacabe, président de la FNAIM Pays Basque est allé exprimer hier matin "sa totale solidarité" à ses confrères touchés par cette action qualifiée d’un autre temps. La FNAIM "rappelle à nouveau à cette occasion que les agents immobiliers n’ont pas de responsabilité sur les prix du marché de l’immobilier en Pays Basque", en ajoutant que qu’il y a "sûrement d’autres moyens à utiliser pour défendre des idées ou des positions sur le délicat problème de l’immobilier dans notre région, auquel elle consacre beaucoup d’énergie par ailleurs". Enfin, la Fédération espère que l’enquête policière portera ses fruits "afin de ne pas laisser planer l’idée inadmissible dans un Etat de droit, selon laquelle rien n’est grave tant que les vies humaines ne sont pas mises en danger".
