La ressource en main-d´oeuvre risque à manquer au Pays Basque
·Le sud prévoit une pénurie de main-d’¦uvre d’ici dix ans alors qu’au nord des soucis existent déjà dans certains secteurs
Les jeunes Basques n’arriveront pas à remplacer la tranche d’âge qui va partir à la retraite d’ici dix ans. L’organisation patronale de la communauté autonome se positionne donc en faveur d’une augmentation de la natalité, pour l’intégration de travailleurs étrangers et celle des femmes. Au Pays Basque nord, la situation pourrait être identique au regard de la pyramide des âges, mais elle ne peut être comparée à l’économie du sud tant il existe des différences sur le plan du tissu et du dynamisme économique comme sur le plan du chômage.La communauté autonome du Pays Basque va souffrir d’un déficit de main-d’¦uvre qualifiée dans les dix prochaines années, surtout dans le secteur industriel et des professionnels de la Formation professionnelle. Confebask, le syndicat patronal de la communauté autonome, avertit que, selon l’hypothèse la "moins alarmante", entre 2017 et 2019, 66 294 personnes partiront à la retraite et seulement 40 320 jeunes intégreront le marché du travail. Ainsi comme le confie Confebask, "il y aura 0,60 personne pour remplacer chaque retraité."
Appel à la main-d’¦uvre étrangère
Dans une entrevue publiée dans la revue que publie le Syndicat des Entreprises Basques, son directeur de la formation, José Luis Garcia Bengoa, détaille qu’actuellement en Euskadi "les 29000 travailleurs qui ont aujourd’hui 52 ans devront lors de leur départ à la retraite à 62 ans, être remplacés par ceux qui ont aujourd’hui 11 ans, au nombre de 16 000 dans la communauté autonome". Ainsi il devrait se produire "un déficit considérable qui provoquera une importante carence de main-d’¦uvre qualifiée", ajoute José Luis Garcia Bengoa. Ce dernier propose pour faire face à ce déficit, qui touchera principalement les professionnels de la formation professionnelle et le secteur industriel, "d’élargir les bases élevant le taux de natalité pour augmenter la population autochtone, et en essayant d’intégrer au maximum la population inactive, c’est-à-dire les femmes."Dans les dernières années pourtant, le patronat basque et les institutions ont fait de nombreuses campagnes publicitaires en faveur de l’intégration des femmes dans les usines. Mais les résultats de ces campagnes sont restés très modestes. Selon Eustat, l’institut de statistiques basque, les femmes occupent 50600 emplois industriels dans la communauté autonome sur les 244 500 existants, soit un timide 20,6%. En plus de ce désir d’intégration de la population féminine, Garcia Bengoa propose pour augmenter le nombre de personnes qui incorporeront le système productif de faire appel à l’immigration. Au Pays Basque nord, la situation pourrait s’apparenter à celle du sud, du moins au regard de la pyramide des âges. Avec une population toujours plus vieillissante, la zone d’emploi du Pays Basque (définie par l’ANPE et l’INSEE et regroupant les 158 communes du Pays Basque ainsi que les cantons landais de Saint-Martin-de-Seignanx et de Tyrosse) va effectivement voir bon nombre de départs à la retraite d’ici dix ans. Mais le dynamisme économique n’est pas le même que l’on se trouve au sud ou au nord, et ces départs à la retraite n’auront donc pas les mêmes effets sur la situation de l’emploi. Bien évidemment si les différences économiques persistent au fil des ans.
Différences nord-sud
En effet avec un taux de chômage actuel de 3,5%, la Communauté autonome bat de loin les 8% de chômeurs au nord. Dans l’éventualité où il manquerait de la main-d’¦uvre au Pays Basque nord, il semblerait que cette dernière soit déjà disponible sur place. À ceci près que la situation présenterait un paradoxe : les travailleurs sans emploi présents sur le territoire ne seraient pas les "bons". Une particularité déjà présente à l’heure actuelle sur le bassin d’emploi du Pays Basque nord et révélée par une enquête de l’Unedic. Cette étude porte sur les projets de recrutement en 2007. On y apprend que "près de la moitié (48,3%) des projets de recrutement sont jugés difficiles à satisfaire par les employeurs". "Les métiers les plus en tension restent ceux du bâtiment (85% de difficulté à recruter), de l’industrie (77%) et des services (45%) et concernent davantage des emplois à l’année", précise encore l’enquête.
8000 emplois pour 8000 chômeurs
Bien évidemment ce sont les postes les plus précaires, les plus éreintants et les moins bien rémunérés qui trouvent difficilement preneur. Enfin une statistique avancée par la CCI de Bayonne en février 2007 finit de démontrer l’absurdité de la situation. Il y aurait en effet "8000 emplois vacants pour 8000 chômeurs".Une des solutions pour que le Pays Basque dans son ensemble trouve une réponse à ces problèmes de main-d’¦uvre actuels et futurs, serait alors, que les chômeurs du nord passent la "frontière". Avec un salaire brut médian supérieur de 280 euros au sud, 1900 euros au sud (source Eustat) pour 1680 euros au nord (source Urssaf), cette possibilité pourrait même ravir les demandeurs d’emploi du Pays Basque nord.
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