La droite navarraise respire encore. Même si le candidat socialiste à la présidence du gouvernement de la Navarre, Fernando Puras, avait déclaré mercredi soir entrevoir des "chances" de signer un accord de coalition avec Nafarroa Bai et IUN [lire notre édition d’hier], ni les abertzale ni les écolo-communistes n’ont accepté la proposition qui leur a été présentée hier matin. Patxi Zabaleta, pour NaBai, et le coordinateur d’IUN, Ion Erro, ont annoncé à la présidente du Parlement navarrais qu’ils n’allaient soutenir aucun candidat, ce qui oblige à un troisième et dernier tour de négociations.

Les "grandes avancées" qui, selon Fernando Puras, se sont produites dans les discussions à trois autour du programme, n’ont pas été suffisantes pour engager NaBai et IUN. En réalité, l'obstacle principal n’est autre que la composition du futur exécutif.

Alors que le PSN est la troisième force au Parlement (les socialistes partagent le même nombre d’élus que les abertzale mais ces derniers ont obtenu plus de votes), l’équipe de Fernando Puras propose un gouvernement composé par un "bon nombre" d’indépendants. Ces personnes, "sans étiquette politique", seraient nommées par le président Puras après consultation avec les deux formations alliées.

Selon le coordinateur d’IUN, le PSN souhaite s’approprier neuf ministères, en laisser deux à Nafarroa Bai et un seul à la formation écolo-communiste. Cette proposition est "inacceptable", pour Ion Erro. Tout en reconnaissant qu’IUN est la formation de gauche la moins représentée au Parlement navarrais, les écolo-communistes soulignent que le Parti Socialiste de Navarre n’est même pas la troisième force.

Dans ces conditions, prétendre à la présidence de l’exécutif ainsi qu’aux deux tiers des portefeuilles est inconcevable autant pour IUN que pour Nafarroa Bai. Son leader, Patxi Zabaleta, a rappelé que la coalition abertzale a déjà fait "beaucoup d’efforts" et s’est montrée "assez généreuse" surtout après que les socialistes ont fait faux bond à la mairie d’Iruñea-Pampelune et à la présidence du Parlement, toutes les deux convoitées par Nafarroa Bai. Les abertzale, tout comme les écolo-communistes, exigent du PSNun gouvernement "respectueux de la représentativité parlementaire".

Pour l’instant, les trois formations n’ont pas fixé de date pour une troisième réunion, mais elle attendra sans aucun doute la fin des fêtes de San Fermin qui démarrent cet après-midi.