L´Éclaircie bas-navarraise
·Sous un ciel clément, la Korrika a reçu un large soutien hier malgré quelques péripéties à St-Jean-Pied-de-Port
Certains ont tout donné hier, d’autres piaffent d’impatience aujourd’hui. C’est la force de la Korrika de faire monter l’adrénaline sur les bords de route. D’ailleurs la fièvre s’est même transmise aux brigades de gendarmerie qui ont multiplié les contrôles (et les sanctions) sur les routes de Basse-Navarre hier en fin d’après-midi. Sur les hauteurs d’Izpegi, l’ambiance était plus saine d’autant plus que, pour la première fois depuis plusieurs jours, le ciel offrait une accalmie qui allait se prolonger durant toute la traversée bas-navarraise.À Izpegi, la température est montée de plusieurs crans quand les camionnettes diffusant les chansons de Korrika ont été à portée de voix. La soixantaine de coureurs qui attendaient les courageux baztandar ont emboîté le pas à la trentaine de Navarrais qui achevaient leur ascension. A quelques exceptions près, le cortège a continué d’un seul bloc dans la descente vers la Basse-Navarre. Après les associations baigorriar, les enfants des trois écoles (ikastola, privée, publique) ont porté à leur tour le témoin main dans la main. Et les aînés étaient là pour les aider, comme Elaia, 4 ans, courant pour sa première Korrika aux côtés de son grand-père Tote. La course a parcouru la Basse-Navarre avec environ 10 minutes de retard. Comme à Baigorri, la foule était dense dans St-Jean-Pied-de-Port, notamment sur les kilomètres de Leia à l’entrée de la ville et sur celui d’Irulegiko Irratia ensuite. Les salariés de la radio arboraient des pancartes rappelant que la rédaction avait été contrainte par la justice de laisser ses empreintes à la gendarmerie. Toutefois, la traversée de la cité navarraise a été marquée par quelques péripéties. Une erreur d’aiguillage a fait descendre les coureurs vers la gare alors qu’ils devaient rejoindre le Jai Alai avant de revenir pour une petite boucle dans la ville. Réalisant son erreur, le cortège a rapidement rejoint le bon trajet tandis que la camionnette de tête avait disparu. Sans que personne ne sache pourquoi, la camionnette finalement rejointe par les coureurs a décidé de supprimer la boucle en ville, au grand dépis des enfants de l’ikastola qui attendaient en vain la grande fête, postés devant la Poste. Finalement, les parents ont pris les choses en main et organisé leur propre Korrika dans les rues tandis que la "vraie" course s’enfonçait sur la plaine de St-Jean-le-Vieux. En début de soirée, le froid n’a pas découragé les Oztibartar. Les habitants de la vallée et notamment les plus jeunes d’entre eux étaient particulièrement nombreux à l’entrée de Larceveau pour rendre hommage à l’euskara et en même temps au nouveau collège-école qui ouvrira à la rentrée prochaine sur la commune. Exceptionnellement, la course soutenue par des dizaines d’enfants et leurs parents, a dévié de quelques mètres pour passer devant l’édifice en construction. Partout, la détermination et la fierté étaient de mise. Kaiet, qui s’était échauffé à la Korrika ttipi quelques jours plus tôt, n’était pas peu fier d’avoir réussi "Korrika Haundia" (la grande Korrika). Ramuntxo était encore dans les rues de St-Jean-Pied-de-Port alors qu’il s’était élancé dans la descente d’Izpegi. "On court parce que c’est une grande fête et parce que l’euskara doit avoir une place plus grande dans la vie de tous les jours", explique de son côté Amaia. Et le soutien pour l’euskara est considérable à voir la motivation des coureurs qui, en Soule et du côté d’Hasparren, étaient aux aguets aux heures les plus froides de la nuit, juste pour courir quelques kilomètres. Demain, ils devraient être encore des milliers dans les rues de Pampelune pour l’arrivée de cette quinzième édition. La Korrika sera dans les faubourgs de la capitale navarraise avant midi et atteindra son dernier kilomètre un peu moins d’une heure plus tard. Le porteur du dernier kilomètre devrait lire le message caché dans le témoin en bois depuis le premier jour de la course et resté secret depuis. Une grande fête suivra. De nombreux groupes se produiront du côté de Takonera. Niko Etxart, Lor, Kauta, Pirritx eta Porrotx, bertsulari, danseurs et nombre d’animations sont prévus toute l’après-midi. Une demi-douzaine de bus partiront du Pays Basque.
Tous les partis politiques à bayonne, korrikaà cheval à souraïde, la bidasoa unie à hendaye
La journée d’aujourd’hui devrait également apporter son
lot d’événements et de symboles. La traversée de Bayonne sera sans doute
particulièrement participative. Quoi de plus opportun en effet que de courir
dans les rues de la capitale du Pays Basque nord un samedi en milieu de journée.
Comme hier, la pluie n’aura pas raison des centaines de défenseurs de langue
basque qui apporteront chaleur et couleurs entre quelques gouttes d’un ciel
gris. Parmi les nombreuses organisations qui prendront en main le témoin de la
langue basque, on ne pourra rater le kilomètre des partis politiques, où de
l’UMP à Batasuna, tous les principaux leaders devraient se passer le symbolique
bout de bois. Pour la première fois, l’UMP sera officiellement de la
manifestation culturelle avec sans doute la présence de Max Brisson, par
ailleurs président de l’Office Public de la Langue Basque. A noter toutefois
l’absence du Parti Communiste qui sera le seul parti à ne pas courir pour la
langue basque. L’UDF, le PS, EA, le PNB, AB, Batasuna et la LCR seront eux dans
les rangs.
Si en Gipuzkoa ou en Biscaye, la Korrika a évolué en
txalupa ou en battela, en Labourd, le témoin devrait trotter quelques instants
porté par les cavaliers de Souraïde en fin d’après-midi.
Après avoir longé la Côte basque de Bayonne à
St-Jean-de-Luz, la course est attendue peu avant 20h à Hendaye. Toutes les
associations de défense de l’euskara de la Bidasoa (Hendaye, Irun, Hondarribia)
se sont donné la main pour installer un chapiteau commun sur l’ancien pont
reliant les villes d’Hendaye et Irun. "Cet événement a une grande valeur
symbolique, nous voulons montrer qu’un travail commun peut être mené en faveur
de l’euskara sur les trois villes", explique Ihintza Ostolaza, l’une des
organisatrices.
Les animations y auront lieu dès midi avec un hommage
rendu aux fondatrices des gau eskola des trois villes, toutes des femmes comme
pour mieux illustrer l’un des thèmes de cette édition 2007. Les associations
gastronomiques de la Bidasoa mettront ensuite la main à la pâte pour préparer
des repas pour tous les participants. Les enfants patienteront avec Xan Magoa à
16h. La Korrika passera à quelques dizaines de mètres du pont vers 20h20. Ceux
qui auront fourni quelques efforts pourront à nouveau venir s’y restaurer et
profiter du concert avec les groupes Zorriak, Roots System et Ekintza.
Horaires et animations
Aujourd’hui: St Palais : 02h41 Hasparren : 06h03 Cambo : 07h08 Itxassou : 07h47 St-Pée-sur-Nivelle : 09h30 Ustaritz : 10h55 Milafranka : 11h34 St-Pierre-d’Irube : 12h06 Baiona (gare) : 12 h47 Anglet (église d’Hardoy) : 13h59 Biarritz (Mairie) : 14h44 Arbonne : 15h36 Bidart : 16h02 St-Jean-Luz (port) : 17h07 Ascain : 18h19 Urrugne : 19h24 Hendaye (St-Jacques) : 20h16 Animations : A Itxassou, Espelette, St-Pée-sur Nivelle :petit-déjeuner A Ustaritz : le matin, à l’ancienne ikastola : Musique-Mutxiko Après le passage de la Korrika, au bar Ttirritta : Apéritif, pintxo, musique A Bayonne, au Patxoki, à partir de 12h15 : apéritif, pintxos, animations A Anglet, (1er km), école E. Gallois, dès 12h : danses, chants A Biarritz, au Gaztetxe Mizanbu, dès 12h : apéritif. Après le passage de la Korrika : repas, bal (avec Xitoak), talo... A Ascain, Kiroleta, 19h : repas animé (paella) A Hendaye, sur le pont St Jacques : à partir de 12h30, apéritif animé, repas, hommage, Txan Magoa. Après la Korrika : Repas et concert avec les groupes Zorriak, Roots System et Ekintza.
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