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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2007-01-18
Jakes SALDUBEHERE / PILOTAZAIN
La pelote basque après le mondial 2006 de Mexico

La Pelote Basque est revenue du Mexique auréolée de gloire (Pilota 164 d’octobre 2006). Et ce n’est pas le moindre avantage qu’elle ait finalement été adoptée par les Mexicains malgré quelques réticences de départ. Qui se souvient qu’en 1970 (Pilota n°4) ils voulaient supprimer le mot Basque du sigle de la Fédération Internationale de Pelote Basque (FIPB)? Les Aztèques, qui avaient leur Pelote (Tlatchtli, voir n°94 de septembre 1968 de la revue EPS) trouvaient-ils, pour motiver leurs prétentions, que la Pelote Basque leur avait fait un peu d’ombre par une démonstration aux Jeux Olympiques de Mexico cette année 68 là?

Toujours est-il qu’ils se sont bien rattrapés depuis, puisqu’ils se hissent au sommet (ce n’est donc pas un hasard) et relèguent la France à la 3e marche du podium. Ils confirment leur ascendant sur les manistes en trinquet du Pays Basque nord et des Landes qui avaient été longtemps les maîtres en la matière. Rien que de très normal puisque l’élève a une tendance et une vocation irréversibles à dépasser le maître.

Un peu inquiétant cependant si le maître ne met pas toutes les conditions de son côté pour préparer la relève dans son propre camp.

On nous a donc bien fait remarquer que tout s’arrangeait dans notre camp puisque "indépendants" et FFPB sont réconciliés. Le moral des pilotari de tous niveaux et des pilotazale va sans doute remonter. Dommage que nos amateurs n’aient pu profiter avant leur départ de ce regain de motivation. Mais ne faisons pas la fine bouche.

Il reste pourtant encore bien des chantiers à ouvrir ou à mener à leur terme pour parvenir au vieux rêve, but suprême réactualisé que vient encore nous rappeler (Sud-Ouest du 6-10-06, Pilota 164 ) le Président réélu (seul candidat) de la FIPV : la Pelote Basque aux Jeux Olympiques.

"Certes, la FIPV fait partie de l’organisation du CIO depuis 1947" précisait Ximun Haran dans Ager 74 de septembre 2003. Plusieurs documents (El Gran Libro de la Pelota de Bombin et Urrutia notamment) confirment que la Pelote Basque est officiellement "...reconnue par le CIO comme sport ne faisant pas partie du programme olympique" comme l’écrivait le 24 mars 1960, au nom du CIO, le Chancelier Otto Mayer, au Président de la FIPV d’alors. Et il ajoutait (maniait-il l’euphémisme ou l’ironie?): "Il s’agit en fait d’une reconnaissance de prestige en attendant que votre sport prenne un développement plus mondial. Vous figurerez désormais sur la liste de notre bulletin..." . Ximun Haran ajoutait : "Aujourd’hui, le CIO a réduit les spécialités officielles et annulé les sports de démonstration". Nos pilotari s’étaient pourtant bien appliqués en 68 à Mexico et en 1992 à Barcelone. La FIPV compte 27 pays et il en faudrait entre 50 et 60 précise son Président dans ses entretiens : dans SO (6-10-06), Le jpb (28-09-06).

Toujours fidèle à ce qu’elle considère comme de justes ambitions, la FIPV a cherché à intégrer de nouvelles candidatures pour allonger la liste. Maigres moissons (dont la Hollande en 2002) pour récompenser ses efforts. Mais elle refuse encore et toujours une fédération du Pays Basque dans la Fédération Internationale de Pelote ... (toujours) basque. Alors faut-il continuer dans ce refus pour un diplôme de "reconnaissance de prestige" ? Ou bien la FIPV peut-elle se passer de s’obstiner dans cette utopie et chimère tout à la fois au seul prix de ce genre d’honneur, pour s’atteler plutôt à son objectif n°1 (points "a/" et "b/" de l’ "Art 1°" de ses Statuts : "Propager le développement du sport de la Pelote ...") et régler enfin le conflit qu’elle entretient sciemment avec un monde de la pelote ... basque, conscient de cette identité ?

"Il y a trop de spécialités. Il faut rendre la pelote plus lisible". Refrain de plus en plus ouvertement proclamé à la FFPB comme à la FIPV. Pour parvenir, toujours, au but suprême . Ainsi :

* la FFPB a supprimé officiellement "le Remonte, la Pala larga et la Paleta pelote cuir en fronton place libre" (les deux premières sont toujours jouées en Pays Basque sud et plus globalement en Espagne) et en fait l’annonce dans Pilota 160 au dos (hasard de mise en page) d’un éditorial intitulé "la pelote basque vit". L’objet de cette fédération, pourtant inscrit dans l’article "000"des Tables de la Loi, est : "1°) ...développer la pratique de la Pelote Basque....". En supprimant des spécialités, au lieu d’enrayer leur supposé déclin, remplit-elle sa mission? Et pourtant les Statuts de la FIPV lui confirment et répètent : "Art. 1°. a) Propagar, dirigir y favorecer el desarrollo del deporte de la Pelota entre las naciones afiliadas... b) Propagar el desarrollo del deporte de la Pelota en todos los paises del mundo".

* Le titulaire du 2e mandat quadriennal de la FIPV, en reprenant à son compte l’ambition olympique de l’institution et en envisageant les moyens de cette politique ("une seule installation et trois à quatre spécialités maximum" ... "pour rendre la pelote plus lisible") s’écartera donc de même de sa mission première en supprimant et élaguant au lieu de "propagar... el desarrollo...". A quoi ressemble donc la réélection du seul candidat M.Boutineau qui répète à satiété : "Il y a trop de spécialités..." ?

A quoi ressemblent

ces FFPB et FIPV dévoyées ?

Comment en outre, en supprimant des spécialités pour poursuivre leur chimère, se permettent-elles d’amputer ou d’envisager d’amputer le Patrimoine sportif et culturel d’éléments de cette importance ? Est-ce bien raisonnable ? Non, sans aucun doute : la Pelote Basque ne leur appartient pas. Elle appartient d’abord au Patrimoine du Pays Basque. Donc, ne touchez pas à notre Patrimoine.

Le Gouvernement de la Communauté Autonome Basque (CAB) supprimait déjà ses subventions à la FIPV dès 2002 et l’invitait à quitter les locaux statutaires qu’elle mettait à sa disposition à Irun, après son refus d’intégrer la Fédération d’Euskadi. Simple séparation ou divorce? Que pense maintenant l’ensemble du Pays Basque d’une FIPV qui s’octroie le droit de dilapider une richesse Patrimoniale essentielle que Maurice Abeberry voulait ouvrir à "tous les peuples" ?

Quelques réactions se sont fait jour ça et là devant les menaces.

Qui, modestement et discrètement, en expérimentant le Pasaka en mur à gauche, en relançant le Bota luze, ou avec déjà plus de succès populaire et médiatique, en attirant au Joko Berri les as du Mur à gauche professionnels.

Qui pour bâtir, avec force moyens, un complexe Pelote Basque en terre basque (Azkoitia) et envisager d’y accueillir le Mondial 2010 Pelote Basque et y inclure une sélection basque.

Qui pour revendiquer avec méthode cette Sélection dans un éventail de domaines sportifs bien plus étendu que la seule Pelote (ESAIT).

Qui pour organiser des échanges entre équipes des fédérations (Euskadi, Navarre) et Ligue du Pays Basque (EHPK).

Qui pour tenter de sauvegarder et promouvoir le Patrimoine et les spécialités traditionnelles de la Pelote Basque et leur artisanat populaire (Pilotazain et le Musée Basque), ...alors que les fédérations encouragent la production industrielle d’ersatz de pelotes, palas et autres "xisters".

...etc.

A croire qu’on s’organise, finalement, pour prendre en mains les destinées de la Pelote Basque en dehors de ces fédérations officielles auxquelles on ne croit plus ? Mais, sans la volonté d’une indispensable coordination, n’est-ce pas déjà trop tard dans l’indifférence quasi générale, jusqu’ici, du gros des troupes pilotazale et des décideurs culturels et politiques de ce pays ?

N’est-il pas plutôt souhaitable, qu’au lieu d’une confrontation globale des institutions sportives officielles face à une opposition interne qui ne manquera pas de s’organiser et d’initiatives prises hors de leur giron, chacun prenne conscience des enjeux et des écueils pour parvenir à une coopération concertée pour un développement ("desarrollo") "raisonnable" de la Pelote Basque ?

La période est propice aux v¦ux: zorionak.


 
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