Le barrage de Saint-Pée sort la tête de l´eau
·Malgré un trou de 3,5 millions d’euros pour boucler le budget, le projet entre dans sa phase de réalisation
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Après 24 ans de gestation, le barrage de Lurberria sort enfin la tête de l’eau. Les communes de Saint-Pée-sur-Nivelle, Ascain, Saint-Jean-de-Luz et Ciboure ont donné le top départ au projet attendu depuis les grosses crues de 1983 qui avaient causé 4 morts à Ascain et St-Pée, et d’innombrables dégâts autour de la Nivelle. Cette catastrophe naturelle avait mis en évidence le besoin de la mise en place de mesures urgentes afin de limiter cette menace qui pouvait se reproduire à tout moment. Mais le projet s’est heurté à bon nombre de problèmes, que les élus, Christine Bessonart en tête ont pu surmonter. Les problèmes de financement, de foncier, de plaintes de personnes opposées au projet et le casse-tête des pique-prune, espèce protégée vivant dans le site préconisé pour le barrage, n’ont pas coulé le projet, qui malgré deux décennies de retard est passé hier à la phase de réalisation. Néanmoins, il reste encore des recours non suspensifs qui seront réglés dans les prochaines semaines, un concernant le montant alloué lors d’une expropriation, et l’autre par rapport à un recours sur la déclaration d’utilité publique prononcée par la Préfecture. Le projet retenu permettra donc la mise en place d’un ouvrage qui s’étendra sur 72 hectares, d’une capacité de 5,7 millions de mètres cubes qui permettront de garantir un délai d’évacuation des populations de quatre heures. Un mur de 22 mètres de haut et 350 mètres de long permettra de limiter les effets des grosses crues en réduisant les champs d’inondation en aval et limitera les hauteurs d’eau d’un mètre. En revanche, en temps normal, l’eau de la Nivelle coulera normalement et les poissons pourront transiter comme auparavant. Le premier coup de pioche sera donné dès ce mois de février avec les travaux de déviation de la RD4. L’achèvement des travaux routiers est prévu pour juillet 2007 mais les travaux du barrage arriveront à terme en octobre 2008. Si dans un premier temps la possibilité d’utiliser l’ouvrage comme source d’eau potable a été envisagée, cette option a été écartée compte tenu des coups financiers supplémentaires.
3,6 millions à trouver
La dernière mouture du projet devait démarrer il y a maintenant deux ans. A l'époque, le projet était entièrement ficelé financièrement. Mais la découverte de pique-prune avait paralysé le projet. Finalement, les chênes contenant ces scarabées seront déplacés 1 500 mètres plus loin.
La question des pique-prune, la sous-évaluation en l'an 2000 des transactions foncières, l'augmentation des prix des matériaux et du foncier, entre échanges de terrains, expropriations et achats de terrains le projet coûtera 30% de plus que prévu, soit près de 10 millions, au lieu des 6,9 millions d'euros.
L'Etat ne bougera pas de son financement initial bloqué à 1,7 M¤, le Conseil Général accompagne la hausse du coût en assurant 30 % de la part financière, le Conseil Régional n'a pas encore donné sa réponse définitive mais est attendu à hauteur de 25 %. Le reste, soit près de 3,6 M¤, reste à trouver, ou devra être financé par le syndicat du bassin de la Nivelle, qui prévoyait dans un premier temps de participer à hauteur de 1,3 M¤. La première phase de réalisation prévoit 5,7 M¤ de budget pour 2007, qui seront destinés aux travaux de la RD4 et au début des travaux du barrage. Un différend entre le Conseil Général et la commune de Saint-Pée sur la RD4 reste également à règler dont la portée n'a pas été révélée hier.
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