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La mythologie dévastée d’Evelyne Hérisson, dans l’oeuvre du temps
·La peintre expose une ¦uvre singulière dans les locaux de la Cie du Théâtre du Versant à Biarritz
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Paraît-il que dans la presse écrite, il y a deux écoles : ceux qui titrent avant d’entamer l’article et ceux qui attendent l’inspiration, parfois jusqu’à la fin.Dans la peinture, c’est pire, puisque certaines oeuvres restent sans titre, comme à jamais figées dans l’indécision de leurs auteurs.Et dans les deux cas, il y a ceux qui ne choisissent par leur école, comme Evelyne Hérisson et ses huiles sur toile qui ont les honneurs du théâtre du Versant dans leurs locaux champêtres, au bord du lac Marion.A sa façon, la Compagnie de Biarritz rendait mardi soir un hommage à Aristide de Sousa Mendez en s’entourant de trois artistes qui l’ont accompagné de longue date.Des fragments d’oeuvres de Liliane Atlan qui ont marqué l’histoire du Théâtre du Versant, de la musique avec la composition de Peyo Cabalette pour Les messies, de la peinture enfin, avec une exposition de grands formats d’Evelyne Hérisson.Une oeuvre gaie comme une ruine, comme un retour de nature sur une architecture trop parfaite.Et dont le titre, ou le thème, donc, n’arrive parfois qu’après.Comme cet Adieu qui s’imposait après qu’une chaise se renverse, laissant la trace d’un passage.Un ange est passé.Et globalement, il tombait bien, dans cette mythologie dévastée qui pourrait également inspirer un titre.
Cités antiques et englouties
Très dessinée, l’oeuvre d’Evelyne Hérisson évoque les cités antiques, comme cette Chambre d’Itaque engloutie qui figure le voyage d’Ulysse.Un cheval conquérant qui surplombe, sur des colonnes de temple, un homme nu, semblant redécouvrir le feu.Il y a la marque d’un cataclysme dans toutes ces toiles, tremblement de terre ou raz-de-marée.On pense à l’Atlantide.Un monde de rêves, peuplé de gestes architecturaux forts et colossaux qui pourtant, succombent au temps. Constructions éphémères et destructions naturelles, dans l’idée d’Evelyne Hérisson que "la nature grignote". Dans cette peinture, la mer est conquérante.Peut-être un souvenir de sa ville d’enfance, Biarritz, qu’elle aimait bien "rouillée".Verre brisé, pierre attaquée, patine du temps, imperfections, rappellent cette nostalgie de Biarritz aujourd’hui trop rénovée au goût de la peintre qui s’est réfugiée à Bayonne.Une oeuvre morale somme toute, lorsque la nature reprend ses droits sur l’homme qui la défie.
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