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Le JPB > Herriz herri 2006-05-30
Bayonne - Baiona
Le résistant saboteur nommé dans son quartier

C’est là qu’il est né. C’est ici qu’un nom de rue portera son nom. Place de la République, quartier Saint-Esprit, "L’allée Marcel Suares, Compagnon de la Libération, 6 août 1914 - 9 décembre 2004" a été inaugurée hier par le maire Jean Grenet, le conseil municipal (majorité et opposition), en présence de la famille de Marcel Suares, de représentants de la communauté juive, d’anciens combattants. Une inauguration débutée par un Agur jauna exécuté au txistu par Jean-Pierre Aren. Plus d’une centaine de personnes qui auront entendu un message audio enregistré par cette figure de la Résistance, conseiller municipal durant 42 ans, et 3e ligne de l’Aviron. Fils d’un cheminot et d’une commerçante, ajusteur avant guerre, il sera passé maître dans le sabotage durant l’Occupation. "Un lion" selon Chaban-Delmas. Une carrière de saboteur qu’il débute aux Chantiers de l’Adour après sa démobilisation en 1940. En janvier 1943 il part en zone libre à Mauléon, puis se rend à pied (par la Catalogne) en Espagne puis à Lisbonne avant de rejoindre Londres. Marcel Suares alias Fléau entre au Bureau du renseignement armé. En novembre 43 il est parachuté dans l’Ain pour la mission "Patchouli". Objectif, saboter les usines de roulements à billes afin d’éviter leur bombardement hasardeux dans des zones très habitées. Il s’en acquitte à merveille dans la région parisienne: usine Scaf à Ivry, usine Renault. Sa tête sera mise à prix à 5 millions de francs par les Allemands. Il rejoint le maquis de la Nièvres où il dispense ses connaissances en sabotage. En août 44 il participe à la Libération de Paris. Lieutenant multimédaillé des Forces Françaises Libres, le Journal Officiel, sous la signature du président Auriol et du président du conseil Ramadier évoque "son courage exceptionnel", les "dégâts considérables" causés et son "énergie". Energie qu’il convertira par la suite au sein de l’Aviron où il fait preuve à nouveau de talents de démolisseur, par des plaquages cette fois. Après guerre il deviendra commerçant, dans son quartier spiritain, avant de s’installer quai Jaureguiberry.


 
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