Des dizaines de milliers de personnes, 80000 selon le décompte réalisé par le quotidien basque Gara, ont manifesté samedi à Bilbao en faveur d’un processus de dialogue démocratique qui aboutisse à la paix. "Cette importante manifestation montre combien les gens ordinaires veulent la paix et combien ils comprennent l’importance du cessez-le-feu de l’ETA", a déclaré le prêtre catholique irlandais Alec Reid, médiateur dans le processus de paix basque après avoir travaillé à la résolution du conflit en Irlande du Nord.

La marche, qui s'est déroulée sans incidents, a débuté dans la proche périphérie de Bilbao avec en tête de cortège les représentants des partis, syndicats ou organisations qui avaient appelé au rassemblement. Le PNV n’en faisait pas partie, mais les jeunes du parti nationaliste, EGI, étaient dans la foule malgré la consigne explicite de ne pas participer lancée la veille par Josu Jon Imaz. "Les militants du PNV n’ont pas à aller à la manifestation" a affirmé le président du parti précisant que la décision de ne pas aller manifester avait été prise à "l’unanimité" par les membres du bureau.

Le cortège s’est regroupé autour de la mairie de Bilbao où les représentants du Forum National de Débat Andoni Egaña, Itziar Fernandez et Didier Rouget ont lu en euskara, français et espagnol un manifeste réclamant "une solution démocratique" et affirmant que "le processus de résolution (Š) devra reconnaître et garantir l’ensemble des droits des femmes et des hommes de ce pays". Pour Batasuna, tout comme pour EA, la manifestation a été "historique".

À l’issue de la manifestation, le porte-parole de Batasuna Pernando Barrena a expliqué que ce rassemblement était "important" parce qu’un "processus de paix ne peut pas se développer à partir seulement des élites politiques et des exécutifs des partis". "Les premiers intéressés par un scénario de paix sont les citoyens. Les citoyens doivent être dans la rue pour faire pression pour que ce processus démarre".

Dans la foule, des militants faisaient une quête pour financer les cautions demandées pour la libération de trois responsables de Batasuna, dont le dirigeant Arnaldo Otegi, pour lequel le juge de l’Audience Nationale a réclamé une caution de 650.000 ¤. Il se trouve toujours à la prison de Soto del Real.