L’euphorie vient à peine de retomber (peut-être pas pour tout le monde) que le Biarritz Olympique connaît déjà l’adversaire, l’heure, et la date de la demi-finale européenne. Les rouge et blanc fouleront à nouveau la pelouse d’Anoeta le samedi 22 avril prochain à partir de 16 heures pour y affronter Bath, une autre formation du championnat anglais, tout aussi redoutable que les Sharks de Sale et qui demandera un BO en pleine possession de ses moyens pour espérer passer.

Et si le stade de la Real Sociedad a affiché complet pour le quart de finale, on n’attend pas moins de 32000 personnes dans trois semaines à la capitale gipuzkoar. Autant dire que la chasse aux billets a déjà démarré, même si le club d’Aguiléra n’a pas encore dévoilé les modalités pour se procurer les entrées au match. Les dirigeants basques attendent pour l’instant les instructions de l’ERC, organisateur de l’événement, mais une chose est sûre, les amateurs de rugby devront patienter jusqu’à la semaine prochaine.

Le BO pas au top

Une équipe qui, sans donner le maximum de ce qu’elle peut fournir au niveau de jeu, a énormément souffert pour venir à bout des coéquipiers de Larrechea (sifflé par une partie du public), accrocheurs en diables (11-6). En fait, pour se sortir du piège anglais, le BO s’est appuyé sur son expérience de briscard européen 3e participation de suite aux demi-finales, "et c’est quand même un exploit, peu d’équipes les ont enchaînées, mis à part Toulouse et Munster peut-être" rappelle l’entraîneur Patrice Lagisquet et sur ce qu’il sait faire de mieux, défendre. Un secteur "où ils ne s’épuisent jamais, ils sont très intelligents", note le manageur de Sale Philippe Saint-André.

"Notre défense nous assure la victoire, c’est notre base de travail, retenait au final un Thierry Dusautoir venu prêter main-forte après la blessure de Thomas Lièvremont, présent sur tous les fronts. On s’est rendu compte dans le dernier quart d’heure qu’on ne s’était pas mis à l’abri, on a douté".

Pourtant, avec un effectif quasiment complet, un adversaire novice à ce niveau et diminué sans Chabal et Sheridan, pièces maîtresses du pack, des conditions de jeu idéales devant 30000 supporteurs chauffés à blanc (et rouge) : Biarritz ne pouvait rêver meilleur scénario.

"On s’est contentés du minimum"

"On s’est contentés du minimum, croyez-moi on est contents de cette victoire mais aussi conscients de tout ce qui nous a manqué", analysait sobrement le capitaine Thomas Lièvremont. Allusion aux nombreux "ballons rendus et fautes au sol" relevées par Delmas qui évoquait un "goût d’inachevé".

"On a manqué d’intentions offensives, d’intensité et de volonté pour aller chercher l’essai supplémentaire, alors que quand on s’investit à fond dans ce domaine, on montre des choses intéressantes, on a des solutions", regrettait pour sa part le perfectionniste Lagisquet. "On a toujours tendance à se reposer sur cette qualité défensive, poursuivait l’entraîneur. Contre cette drôle d’équipe (de Sale) très rude, très dure, très organisée, on a montré de la générosité et de la solidarité, et en fin de compte, je crois qu’ils n’ont pas eu grand-chose comme occasions d’essais".

C’est bien connu, une grande équipe passe par une grande défense. Au vu de sa prestation, Biarritz est donc une grande équipe, son parcours continental plaide pour lui. Prochaine étape à Anoeta, en demie contre Bath, avant-dernier du Championnat anglais, qui ne paraît pas hors de portée des Biarrots. Comme d’ailleurs les autres demi-finalistes, Munster et Leinster. "Notre ambition est d’aller au bout, prévient Delmas. On a les armes pour y arriver, si jamais on joue notre rugby. Il faudra qu’on s’en donne les moyens, peut-être un peu plus qu’on ne l’a fait face à Sale". "On attend tellement de cette équipe, sourit Lagisquet, qu’on va continuer d’être exigeant avec elle".