Le centre culturel Eihartzea à la rue
·Les associations de la maison de Francis Jammes à Hasparren vont devoir quitter les lieux sans que leur relogement soit assuré
Le maire d’Hasparren, Jacques Coumet, le dit lui-même : "pas besoin d’être ingénieur pour voir que la maison Francis Jammes a besoin de travaux". Si pour l’heure, la commission de sécurité qu’il a mandatée le 22 mars dernier n’a pas donné d’avis officiel, chacun s’accorde à penser que cette maison va bientôt devoir fermer ses portes pour que des travaux y soient effectués.De quoi inquiéter les associations qui y sont gracieusement hébergées par la municipalité, notamment le centre culturel Eihartzea qui déplore qu’"aucune proposition de relogement n’ait été faite par la municipalité pendant la durée de la fermeture".À cela s’ajoute un manque clair de communication entre la mairie, propriétaire des lieux, et l’association, aucune garantie de pouvoir réintégrer les lieux, et un malaise sur ces travaux, à charge du propriétaire, que Eihartzea demande "depuis plus de dix ans".Du coup, Eihartzea entend se retrouver à la rue au sens propre du terme, ce samedi 8 avril à 10h, pour un "défilé festif" qui partira de la maison Francis Jammes.
Pourtant, "il n’y a pas urgence" tempère le maire de la commune, en affirmant au Journal qu’il veillera au "relogement d’abord" des associations qui occupent les lieux, avant de procéder à l’évacuation des locaux.On trouve notamment au 81 de la rue Francis Jammes, Radiokultura, Emazteek diote, Alternatiba ou encore AEK parmi la dizaine d’associations qui ont leurs locaux ou leur siège social dans ce lieu.Mais la solution du maire ne semble pas vraiment rassurer Eihartzea.
Correction
Jacques Coumet, qui estime "avoir eu la correction de les prévenir il y a trois ou quatre jours" songe à reloger les 3 salariés d’Eihartzea dans "des locaux disponibles de la communauté de communes" qui a justement compétence culturelle et selon le maire d’Hasparren, également compétence pour l’équipement culturel.Pas de quoi rassurer Eihartzea qui a déjà fait cette requête, il y a deux ans auprès de la communauté de communes.
"C’est resté lettre morte" se rappelle Fabien Mogabure, président d’Eihartzea."Le problème, explique-t-il, c’est que la mairie et la communauté de communes se renvoient les compétences".La communauté de communes, qui n’a pas encore pris de décision, se retrouve donc au pied du mur, chargée de reloger Eihartzea par décision du maire d’Hasparren qui affirme "avoir du poids" dans l’intercommunalité.Pour Eihartzea, "toutes les hypothèses restent ouvertes", et le 22 avril, la commission de sécurité rendra son avis officiel."Pourtant, rappelle Fabien Mogabure, on a toujours essayé d’anticiper la question, en faisant même des recherches de financement"."On nous a répondu que ce n’était pas notre rôle".
Reste que la mairie, qui par convention aurait dû effectuer les travaux d’entretien du bâtiment, explique ne pas l’avoir fait "parce qu’il faut revoir les dispositions des pièces".Néanmoins, le maire reconnaît ne pas avoir davantage d’idées sur la question du réaménagement de cette vieille bâtisse, et mène "réflexion". "Beaucoup d’associations n’ont pas de siège propre et nous avons beaucoup de demandes" étaye le maire.
De quoi maintenir les inquiétudes de Eihartzea sur leur "hypothétique réintégration du lieu" en regrettant une mairie "transparente" avec laquelle ils ont peu de contacts.En d’en déduire que "le patrimoine culturel créé par nos activités depuis plus de 25 ans ne fait pas partie des priorités de la Municipalité".
"Nous sommes les premiers à faire remarquer l’état de cette bâtisse"
Fabien Mogabure, le président d’Eihartzea, se dit "entièrement d’accord" sur le constat "pitoyable des lieux" qui, dit-il, "va permettre d’ici un mois de fermer la maison pour des questions de sécurité". Et d’ajouter : "en effet, comme on peut le remarquer à chaque printemps, le toit de la maison de Francis Jammes se transforme en un très agréable jardin, les termites mangent à volonté la belle architecture en bois de l’intérieur de la maison, les planchers gondolent et l’installation électrique pourrait parfois être confondue avec une ¦uvre contemporaine. Nous sommes les premiers à le constater et à en faire la remarque depuis au moins dix bonnes années aux autorités en charge du maintien en l’état de cette bâtisse : la municipalité".
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