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Le JPB > L'opinion > Courrier des lecteurs 2006-03-07
CPE, CNE...GAGNER ENFIN, MAINTENANT !

La bataille contre le "contrat nouvelle embauche" (CNE) instaurant une période d’essai de 2 ans dans les entreprises de moins de 20 salariés n’a pas été véritablement menée. Villepin a donc mis en chantier un nouveau contrat , le "contrat nouvelle embauche" (CPE) qui prolonge ainsi la brèche ouverte par le CNE, en s’étendant à toutes les entreprises pour les jeunes de moins de 26 ans. La loi sur la soi-disant "égalité des chances" à laquelle le CPE a été ajouté comporte aussi l’apprentissage à 14 ans et le travail de nuit des mineurs. Cela dessine pour la jeunesse un monde sans avenir.

C’est le refus de ces lendemains sans espoir qui s’exprime aujourd’hui dans les facs, les IUT, et les lycées qui se mettent en mouvement. Cette mobilisation croissante de la jeunesse fait renaître l’espoir d’infliger enfin une défaite à ce gouvernement.

Les contre-vérités de Villepin !

Villepin présente ses mesures comme les seules susceptibles de lutter contre le chômage. Or cela fait trente ans que les gouvernements successifs n’ont cessé de générer la précarité pour prétendument lutter contre le chômage. Les recettes sont simples : pour la gauche des contrats aidés, pour la droite des exonérations des cotisations. Toutes ces politiques se sont révélées inefficaces. Ainsi, en 1974, seulement 5% des jeunes étaient employés sur le régime d’un contrat spécifique à la jeunesse. Aujourd’hui ce sont près de 50% d’entre eux qui subissent ces contrats. Et de 1975 à 2005, le taux de chômage a augmenté de 6%à 23%.

Il s’agit non pas de réduire le chômage des jeunes mais de sacrifier toute une génération à la précarité de l’emploi comme si cet état insupportable devait être le passage obligé de toute la jeunesse condamnée à ne connaître que stages bidons, intérim et CDD de différentes moutures.

Villepin et Borloo s’escriment à vouloir nous persuader que le nombre de chômeurs diminue. Mais à défaut de diminuer le chômage, le gouvernement supprime par les radiations les chômeurs des fichiers ANPE pour les basculer dans les fichiers des RMIstes dont le nombre ne cesse d’augmenter, il double les stages des chômeursŠ et même malgré cela le chômage est reparti à la hausse ce mois de janvier. Pour Villepin, il s’agit de briser le code du travail qui s’oppose à une flexibilité absolue du travail telle que la veut le patronat. En un mot , faire disparaître le CDI qui deviendra rare et inaccessible pour la majorité des travailleurs.

Merci on n’a plus besoin de vous !

Après quelques mois d’expérimentation des CNE, les syndicats commencent à faire connaître des exemples de licenciements sans motifs : un ouvrier est licencié parce qu’il avait besoin d’être opéré chirurgicalement, un homme est licencié parce qu’il avait fait ses courses le samedi en jogging dans le magasin du patron, un autre est licencié lui parce qu’il avait fait des emplettes chez une commerçante concurrente, une jeune femme est virée parce qu’elle annonce qu’elle est enceinte etcŠ Selon l’INSEE, 71% des patrons qui ont recruté avec des CNE expliquent qu’ils auraient embauché même sans CNE. Dans sa dernière note de conjoncture l’INSEE écrit qu’avec les CNE "les créations d’emplois seraient plus nombreuses lorsque la demande croit et les destructions aussi plus nombreuses lors des phases de ralentissement ou de baisse de la demande". Bref plus de flexibilité, plus de précarité mais pas d’augmentation de l’emploi.

Réussir le 7 MARS et préparer la suite !

Jean François Coppé, porte-parole du gouvernement a déclaré le 24 janvier "Nous ne retirerons pas le CPE sous la pression des manifestations alors qu’aucune manifestation n’était encore décidée. Cela témoigne de la peur du pouvoir. Cela rappelle Balladur en 1994 qui s’était brisé les dents face à la jeunesse levée en masse contre le SMIC jeunes.

Réussir le 7 est la première tâche. Mais même réussie, cette journée ne suffira pas. Il faut donc immédiatement préparer la suite. L’enjeu est de poursuivre la mobilisation jusqu’à faire céder le gouvernement, sans attendre 2007.

Jean Haïra / militant de la LCR Pays Basque



En une semaine deux prisonniers politiques basques morts dans les prisons espagnoles.

Le 27 février, le prisonnier politique basque Igor Angulo Iturrate (32 ans) a été retrouvé pendu dans sa cellule à la prison de Cuenca (Espagne). Sa famille refuse la version officielle qui parle de suicide. Vendredi 3 mars, alors qu’il menait une action de dénonciation de la mort d’Igor Angulo, le prisonnier politique basque Roberto Saiz (41 ans) est mort suite à une crise cardiaque. Deux morts en quelques jours, à cela il faut rajouter les suicides de deux autres prisonniers politiques basques, Kotto Alzuguren en octobre dernier et Oihane Errazkin à la prison pour femmes de Fleury-Mérogis en juillet 2004.

C’est la politique de dispersion que subissent les prisonniers politiques basques qui a tué Igor, Roberto, Kotto et Oihane. Politique actuellement appliquée par le PSOE à Madrid et l’UMP à Paris, une politique d’Etat assumée par tous les partis qui ces dernières années se sont succédé tant à Paris qu’à Madrid. Cette politique de dispersion a pour objectif de casser les prisonniers politiques basques. Elle a déjà tué 22 d’entre eux sans oublier ceux et celles morts sur les routes de cette dispersion ou encore ceux atteints par de graves maladies, au total cela fait 38 morts. La politique de dispersion et d’éloignement a toujours été dure et cruelle, cependant nous pouvons affirmer que ces derniers mois, on a connu un durcissement. Les transferts et éloignements se sont multipliés, les conditions de détention se sont durcies, les condamnations à perpétuité se réalisent dans les faits, les libérations conditionnelles sont refuséesŠ En deux mots, la répression contre le Collectif des Prisonniers Politiques Basques se renforce tous les jours.

Cela fait des années que la société basque a demandé la fin de la dispersion et le regroupement des prisonniers basques en Pays Basque. Les deux Etats n’ont jamais tenu compte de cette volonté. Comme sur d’autres questions, euskara, reconnaissance institutionnelle ou encore la Chambre d’Agriculture, encore une fois la démocratie n’est pas respectée en Pays Basque. C’est ce déficit démocratique qui est à l’origine du conflit politique que nous connaissons. C’est seulement par la mise en place d’un processus démocratique que nous dépasserons ce conflit. Actuellement beaucoup de monde parle de ce processus, il est important de préciser qu’il est impensable que cela puisse se mettre en place tant que la question des prisonniers politiques basques ne trouve un début de solution, tant que leurs droits humains et politiques ne seront pas respectés. Paris et Madrid doivent changer leurs politiques carcérales. S’ils ne le font pas, ce processus ne pourra pas se mettre en place.

Tous et Toutes ensemble nous devons renforcer la pression pour obtenir le regroupement des prisonniers politiques basques en Pays Basque et l’application du statut de prisonniers politiques.

Soyons nombreuses et nombreux à participer à la journée de mobilisation du jeudi 9 mars.


 
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