L’arme basque du duel médiatique PP-PSOE
La question basque a toujours été une arme politique pour les deux grands partis espagnols, surtout vis-à-vis de l’électorat du sud de l’Ebre. Mais dernièrement, la question de l’éventuelle négociation entre le gouvernement et l’ETA est en train de prendre une place primordiale dans la politique espagnole. L’ancien chef du gouvernement espagnol, José María Aznar, a lancé vendredi lors de la convention du Parti Populaire de dures attaques contre le gouvernement socialiste qu’il a accusé de "se rendre" face à l’ETA.
"Ce qu’ils font c’est mendier une trêve aux terroristes, au point que c’est la bande [ETA, ndlr] qui les humilie", a déclaré M.Aznar, qui dirige toujours le PP malgré son leader officiel, Mariano Rajoy. "C’est une chose de vaincre, c’en est une autre de se rendre", a-t-il ajouté, attaquant directement José Luis Rodríguez Zapatero.
En présence du président de l’UMP Nicolas Sarkozy, l’invité vedette de cette convention, José María Aznar a nié qu’il y ait eu des négociations sous son mandat. "Nous ne sommes pas le parti, et ne le serons jamais, qui a ouvert le chemin à la négociation politique", a-t-il dit, en référence aux pourparlers entre l’ETA et le gouvernement qu’il dirigeait. Son exécutif avait pourtant rencontré des émissaires de l’ETA le 19 mai 1999 à Zurich, en Suisse, huit mois après l’annonce par l’organisation d’un cessez-le-feu, une prise de contact qui n’avait pas donné de résultat.
Réponse de Jose Luis Rodríguez Zapatero, lors d’un meeting ce dimanche de son parti: "Ils organisent un congrès en ne parlant pas des citoyens, mais de nous et surtout de moi. Je ne mérite pas une telle attention et les Espagnols ne méritent pas un tel désintérêt". Le PSOE a également réagi en diffusant un "Journal de la mémoire" qui reprend les articles de presse parus entre 1997 et 1999. "Si les terroristes déposent les armes, je saurai être généreux" affirmait M. Aznar le 3 mars 1998. Les éditos de El Mundo et ABC, aujourd’hui farouchement opposés à tout dialogue, encourageaient alors M.Aznar.
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