Jeudi, avis de tempête sur les rencontres de midi. On ne peut être à la fois animateur de débats, en faire la traduction simultanée et livrer, par-dessus le marché, ses propres réflexions au public. Trop d’interférences. Monsieur Braucourt, par ailleurs chargé de la sélection cinéma et présentateur des films à la Gare du Midi, ne doit pas être l’homme à tout faire du festival. Personne ne pourrait relever ce défi. Le public, en grande partie, hispanisant, se crispe un peu en notant les imperfections de la traduction, agrémentée de rajouts. Nul doute qu’on ne puisse trouver des bénévoles parfaitement rompus à l’exercice. Jeudi, les rencontres avec les équipes d’Alma Mater et d’Iluminados por el fuego ont été l’occasion d’interventions claires de la part de l’assistance. En gros, on laisse les gens parler dans la langue qui leur convient, on fait une traduction la plus humble et fidèle possible, et la parole circule librement. Après quoi, Roxana Blanco la pétillante actrice d’Alma Mater a pu s’exprimer à sa guise en français ET en espagnol, et Virginia Innocenti, celle d’Iluminados por el fuego, seule et frêle au milieu de tous ces hommes, a, enfin, été entendue. En effet, la veille, lors de la présentation du film argentin, ils étaient cinq sur la scène pour accompagner leur film, trop apparemment, le présentateur, certainement briffé, ayant déclaré qu’on ne pouvait tous les entendre, vu le nombre, a tourné le dos, sans leur adresser la parole, à Virginia et à Gaston Pauls, acteur de Nueve Reinas, bien connu à Biarritz. Faire le voyage depuis l’Argentine pour porter un projet de cette envergure aurait mérité que le beau public de l’Atalaya perde quelques-unes de ses précieuses minutes, qui, par ailleurs, ne semblent pas comptées pour tout le monde pareil. Et, le lendemain, ô surprise, Gaston Pauls, était absent, parti pour Madrid, le voyage était prévu. Voilà. Gaston Pauls n’est pas un acteur de magazine, c’est un homme de convictions et de c¦ur. Ceux qui l’ont entendu parler du film avec ses amis à Zinemaldia, mesurent l’ampleur de cette triste grossièreté, certainement pas préméditée d’ailleursŠ Voyons, c’était au moyen âge que les artistes étaient considérés comme des bons à rien?