Rigaudeau tire sa révérence
·Un des meilleurs basketteurs de l’hexagone quitte définitivement le haut niveau. Rigaudeau ne terminera pas son année à Valence
Le capitaine de l’équipe de France de basket-ball, Antoine Rigaudeau, surnommé le "Roi", a annoncé hier qu’il mettait un terme à sa carrière de joueur, après dix-sept ans au plus haut niveau. "Il est temps de passer la main" : à 33 ans, un des meilleurs joueurs de l’hexagone de tous les temps décide ainsi de tirer un trait sur sa vie sportive.
Il arrête l’équipe de France, avec laquelle il vient de décrocher le bronze à l’Euro-2005, et renonce également à disputer une dernière saison avec son club de Valence, malgré le contrat en cours. "Je sens que c’est le moment d’arrêter et de passer à autre chose, a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique depuis Valence. Ca fait dix-sept ans que je suis au plus haut niveau, cela constitue une addition de tensions, de stress, d’efforts physiques qui me donnent envie d’ouvrir une nouvelle page. C’est une somme de petits détails, a précisé l’arrière-meneur. La demi-finale (de l’Euro-2005) perdue face à la Grèce en est un, mais mon choix est dicté surtout par l’envie de faire autre chose, d’avoir une nouvelle vie."
Rigaudeau, qui avait fait son retour en équipe de France en août après quatre ans d’absence, avait pris "l’entière responsabilité de la défaite" contre la Grèce (67-66) au cours de laquelle il avait raté deux lancers francs à quelques secondes de la fin.
Le "Roi" a pris sa décision d’arrêter "mardi soir en rentrant sur Valence, en parlant avec des proches", après avoir déjà pensé mettre fin à sa carrière "à plusieurs reprises dans le passé".
Il ne jouera jamais un Mondial
"C’est vrai que jouer un Championnat du monde (en 2006 au Japon), quelque chose que je n’ai jamais connu, aurait pu m’inciter à continuer, je me suis posé la question, mais la réponse a finalement été assez rapide", a ajouté le vice-champion olympique en 2000 à Sydney. Rigaudeau a connu la première de ses 127 sélections le 21 novembre 1990. Formé à Cholet, il est passé par Pau-Orthez (1995-1997), avant de partir en Italie, au Virtus Bologne. Il a également connu un bref passage sans succès dans le Championnat nord-américain (NBA), aux Dallas Mavericks en 2003, avant de rejoindre Valence.
"Je suis fier et heureux de toutes les batailles livrées", a-t-il souligné, évoquant notamment les JO de Sydney, "où tout le monde était à sa place, où personne n’a fui ses responsabilités", et l’Euro-2005 où "après quatre années de disette, Belgrade a permis au basket français de faire un magnifique pas en avant".
Manageur général
de l’équipe de France ?
Rigaudeau s’éloigne ainsi du basket mais pourrait rapidement y retrouver sa place. On évoque notamment un rôle de manageur général de l’équipe de France, que la Fédération française souhaite mettre en place dans un futur proche. "On verra dans quelques semaines, voire quelques mois, a réagi Rigaudeau, évasif. Il y a beaucoup de personnes capables de remplir ce rôle. J’ai besoin de prendre du recul, je vais réfléchir à ce défi, on va certainement en parler ensemble, et puis on verra. Le basket m’a pratiquement tout donné, j’ai une expérience dans ce sport et si je peux apporter quelque chose au basket, ce sera avec plaisir", a-t-il néanmoins ajouté.
En attendant, Rigaudeau est "heureux d’avoir retrouvé (sa) famille à Valence. Je vais rester ici tranquille, récupérer, et réfléchir à la suite." Admettant que "ne pas être champion d’Europe à Belgrade constitue un gros regret qui restera peut-être inscrit pour très longtemps", il a conclu qu’il était "heureux et fier" de sa carrière et qu’il espérait "l’être également dans ce qui va suivre".
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